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dimanche 8 août 2021

L'anti thriller pour adolescents : La Rivière. Roman de Peter Heller

 

La Rivière. Roman de Peter Heller

 Où comment se retrouver en pleine nature, obligés de descendre la rivière alors que plusieurs dangers attendent en aval. 

Une histoire initiatique pour deux amis jeunes, sportifs, raisonnables, intelligents qui n'en sortiront pas indemnes. L'anti thriller d'adolescents .

Envie de relire cet auteur.

alain Lacour

BIBLIOTHEQUE : disponible en prêt en livre papier et ebook  : https://bibliotheques.paris.fr/numerique/doc/DILICOM/9782330151263/la-riviere

 

mai, 2021
11.50 x 21.70 cm
304 pages

Céline LEROY

ISBN : 978-2-330-15120-1
Prix indicatif : 22.00€

Céline. de Peter Heller. Roman. Noir c'est Noir

 Céline, intelligente septuagénaire américaine, a subi une cruelle disparition. Depuis, elle mène l'enquête pour ceux dont un proche a disparu sans laisser de traces. Son mari, plutôt philosophe, s'en accommode et la soutient. Les voila partis en camping-car emprunté sur la piste d'un disparu. Leur périple est enrichi des nombreuses réflexions et pensées du couple, souvent édifiantes et sensées. 

Mais au moindre doute, Céline sort ses armes et mitraille comme un Charles Bronson des années quatre-vingt.  

Curieux mélange qui empêche un peu d'adhérer complètement à cet épisode ''baston'' dans les romans de Peter Heller.

 

Bibliothèque :  disponible en bibliothèque numérique de la Ville De Paris : https://bibliotheques.paris.fr/numerique/doc/DILICOM/9782330122348/celine

 

Le mot de l'éditeur : (https://www.actes-sud.fr/node/67214)

A soixante-huit ans, Céline Watkins, artiste et détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues, accepte une dernière enquête. Baroud d’honneur ou chance ultime de faire la paix avec ses propres béances intimes ? La voilà sillonnant les routes du Grand Ouest, flanquée de Pete, son très taiseux mari, sur les traces du père de la belle Gabriela, évanoui dans la nature vingt ans plus tôt, supposément à la suite d’une mauvaise rencontre avec un ours.

Quand Céline comprend qu’elle est suivie par un agent du FBI dont la discrétion n’est pas le principal souci, l’affaire prend une dimension politique, et vire à un grand jeu du chat et de la souris sur un terrain aussi vaste que miné.

Dans la roue de ce couple d’enquêteurs artisanaux, merveilleux de complicité tacite et d’estime partagée, avec le sens du suspense et la passion pour la nature qu’on lui connaît, Peter Heller nous balade magistralement entre aventure haletante et grand roman familial.

Action, humour et profondeur, mais surtout attention i-finie aux personnages qui en deviennent tous et chacun irrésistibles et font de Peter Heller le champion d’un genre rare : l’«entertainment »humaniste.

dimanche 30 août 2020

Mystère sur le toit. Netflix. Les enquêtes extraordinaires, episode 1

 Imaginez qu'on vous raconte le mystère de la mort d'un quinquagénaire tué par balle dans son cabriolet, à côté de sa femme, que les proches témoignent de son bonheur passé et de ce qu'il a mangé

au petit déjeuner, etc...

Et qu'au bout de 40 minutes de ces témoignages, on vous annonce qu'il était président des états unis, qu'il défilait en voiture dans Dallas, une ville qui le détestait, après des problèmes récents avec le gouvernement russe, avec la mafia etc...

C'est ce que fait ""Unsolved Mysteries " (les enquêtes extraordinaires) sur Netflix avec son 1er épisode concernant la disparition de Ray Rivera.

Attention spoiler 

Unsolved mysteries. S1 Episode1 

Ray Rivera, jeune marié, heureux en ménage, sans aucun souci, quitte sa maison après un coup de fil et disparait. Vidéos du mariage , photos d'enfance, historique de sa dernière journée... on passe le temps gentiment avec des détails sans intérêt; Puis Ray est retrouvé mort à quelques dizaines de mètres de la société où il travaillait. Suicidé? Assassiné? On passe encore 20 minutes là dessus. La police conclut au suicide sans préciser un quelconque scenario, la famille n'est pas d'accord, la légiste non plus mais elle se tait, l'inspecteur non plus mais...

Et puis on parle du boulot de Ray. 

1.Depuis la disparition de Ray, ses collègues et amis ont reçu l'ordre de la direction de cette grande compagnie financière de ne donner aucun témoignage à la police. 

2.Ray (qui travaillait en free lance) avait fait pour la société des rapports vidéos et écrits  sur des irrégularités qui devaient coûter des amendes record à cette société. 

3.Des agissements irréguliers avec des financiers et clients russes.

4.Et puis l'alarme de la maison de la maison s'était déclenchée 8 jours avant la mort de Ray, le précipitant dans les escaliers une batte de baseball à la main , son visage affichant une expression de terreur.

Et puis une 2eme alarme la veille du depart de sa femme en voyage d'affaire alors qu'au début de l'épisode , elle disait que tout allait bien ...

Bref, les proches ont témoigné sur cette affaire qui a fait les gros titres pendant des semaines mais la production nous le rejoue chronologiquement comme si aucun enquêteur n'avait fait son boulot. 

en fait si, il y a un enquêteur qui a fait tout ce qu'il a pu mais il a dû abandonner l'enquête pour accepter une mutation au FBI . Pas vraiment une sanction. Il n'en a pas honte, il témoigne.

Et pour la série, le gros mystère, c'est ''Est-ce qu'il s'est suicidé ? Est ce qu'il a été tué ? (note : en tombant verticalement et traversant un toit en métal à 14m du premier plongeoir possible).

Je précise qu'une recherche google sur ''Ray Rivera'' permet d'en apprendre pas mal sur tout ce dont l'épisode ne parle pas, préférant interviewer les proches qui ne savent rien. 

Mon avis : de l'émotion, mais peu d'enquête. De nombreux faits manquants. Sans intérêt. Et rien que de très ordinaire.

Va-ton apprendre quelque chose avec l'épisode Netflix sur Dupont de Ligonnes ?

Alain Lacour


  

jeudi 4 juin 2020

La Pomme de Discorde . Donald Westlake. Roman. Ebook

Il a fait son apparition dans les ebooks  populaires depuis que l'ebook est devenu populaire : le confinement de 2020.

En bibliothèque Ville de Paris, il est annoncé de 2015 et on pourrait croire à un ouvrage élaboré de la fin de carrière de Donald Westlake mais il n'en est rien. Seule sa numérisation date de  2015 et le roman date des seventies : et il n'a rien de l'originalité , de l'humour ni de la rudesse qui ont rendu l'auteur célèbre.

Ici, c'est plutôt du Hercule Poirot sans le charisme d 'Hercule, une espèce de Cluedo où l'enquêteur passe son temps à compter qui a pu faire ceci où cela, qui peut être éliminé des suspects...

La solution de l'énigme est aussi du genre ''le colonel Moutarde dans le salon fumeur''.

J'aurais dû chercher sur internet avant de le télécharger au lieu de griller mon potentiel de téléchargement en bibliothèque...

Mon avis : Pour les inconditionnels de Westlake ou les collectionneurs.


résumé :
Depuis son renvoi de la police de New York, Mitch Tobin flirte avec la dépression nerveuse. Aussi, lorsqu'il est interné dans un établissement de soins psychiatriques, la question est de savoir s'il est là en tant qu'enquêteur privé ou en tant que patient. ©Electre 2019


Infos :
Wax Apple  (Fausse Pomme) auteur : Tucker Coe   en 1970 ''Alerte aux dingues''  Originellement traduit par Denise May pour la Série-Noire.

ou    ''La Pomme de discorde ''        Traduction revue et augmentée par Marc Boulet chez rivage/noir et publié sous la signature de Donald Westlake.


  • Poche : 252 pages
  • Editeur : Rivages (13 mai 2015)
  • Collection : Rivages/Noir
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2743632518
  • ISBN-13 : 978-2743632519

Liens :

mercredi 3 juillet 2019

J'ai lu Perfidia, de James Ellroy

Quelles que soient les déclarations fracassantes qu'a faites James Ellroy sur sa résurrection, son livre le plus ambitieux, etc... Perfidia est une vraie réussite par l'immersion qu'il procure au lecteur dans  Los Angeles le jour de l'attaque de Pearl Harbour .

Se situant avant ses autres bouquins de la trilogie du Grand Nulle Part, on y retrouve ses héros policiers quelques temps auparavant, les stars hollywoodiennes du moment alors que le succès radio est Perfidia ,qui donne ce drôle de titre à l'ouvrage.

L'énergie présente dans les pages est énorme et l'écriture s'interdit toute nostagie en décrivant comment l'ignorance crasse et les préjugés des californiens de l'époque est utilisée pour résoudre tous les problèmes :  les politiciens (à la moralité vacillante mais aux grands principes), les stars de l'époque que le début de la guerre semble avoir surexcitées ou les frais débarqués de la cambrousse pour y connaitre un destin.

Comme dans les bonnes séries américaines, James Ellroy à recréé un passé à ses héros des autres livres , un passé qu'il raconte ici sur les airs de la chanson
On cherche un assassin pour un crime qui fait sensation? On va chercher un profil qui nous intéresse pour le présenter au peuple et on cherchera le véritable plus tard.
On répète que la guerre n'arrivera pas? Un bon moyen de préparer les gros gains à venir quand elle sera
déclarée.

Manipulations de chacun des protagonistes, racisme assumé et organisé, préjugés de toutes sortes, pulsions sexuelles latentes ou assumées, violence surgissant à chaque instant... Ellroy a parcouru Los Angeles toute son enfance et adolescence et semble connaitre son sujet.

Les situations mises en scènes par l'auteur sont jouissives quand on les compare avec le ton d'un journal télévisé  ou une déclaration politique de 2015. Pourtant, la quête de puissance, d'argent, de sexe était déjà dans le cœur des acteurs de l'histoire et des histoires.
Ayant lu tous les plus anciens livres d' Ellroy, je ne peux me mettre à la place du nouveau lecteur mais Perfidia est malgré tout facile à lire si on le
compare à certains de ses polars hallucinés dont le narrateur est un complet malade et il ne faut pas craindre
de cliquer sur la première page. La fin du livre affiche d'ailleurs une bio de tous les personnages et permet de situer le petit nombre de ceux qu Ellroy a mêlé aux célébrités.

        Il reste que la découverte absolue de vérité, et même de justice, est primordiale pour quelques personnages de Perfidia, et je me demande si on la rencontre toujours avec cette intensité aujourd'hui en dehors des fictions écrites ou video qu'on nous propose.

Alain Lacour / Maspalomas & Paris 2015 05 06



https://www.youtube.com/watch?v=P8MjJXvnzj4

jeudi 27 décembre 2018

J'ai vu Making a Murderer. L'excellente série documentaire policière qui fait peur aux innocents.



On peut toujours dire qu'on ne commettra jamais de crime.

 Mais ça ne veut pas dire qu'on ne sera pas accusé. 

 

  MAKING A MURDERER : FABRIQUER UN MEURTRIER

 Source :  article original : alainlacour.com

 

 

Synopsis (wikipédia)

Filmé sur dix ans, ce thriller documentaire suit l'histoire de Steven Avery, citoyen américain qui a passé 18 ans en prison pour agression sexuelle (avant d'être innocenté par un test ADN), avant d'être accusé et condamné pour avoir commis le meurtre de Teresa Halbach deux ans après sa sortie de prison. Sa défense lors du second procès a notamment invoqué le conflit d'intérêt évident (et reconnu) dans lequel se trouvait le département de police du comté ayant mené l'enquête, département qui était poursuivi pénalement par Avery pour mauvaise conduite dans la première affaire.

✅Making a Murderer est formidable.

Ni larmoyant, ni manichéen, Making a Murderer raconte comment les plus défavorisés peuvent se retrouver manipulés et piégés par les forces de justice aux Etats-Unis.
Personnes accusées sur simple délit de sale gueule et décision des policiers, interrogatoires menés de façon manuplatrice, abus de pouvoir sur des personnes fragiles intellectuellement, avocats dilettantes et égocentriques, interrogatoires de mineurs sans avocat ni parent...
Tout est filmé dans le système américain , des interrogatoires aux procès : un bon moyend'analyser les erreurs? Et bien non. Ce qui prévaut à la fin, c'est la conviction du policier qui choisit son coupable, du juge qui privilégie la bienséance et défend les forces de l'ordre, les 3 jurés minoritaires mais bornés qui imposeront leur verdict en refusant toute discussion (comme vu dans "the people vs OJ Simpson"). Et des preuves évoquées par les avocats de la défense dont on n'entend plus parler par la suite (ex : une seule trace adn sur les clés de 4X4 et personne n'en reparle au procès).
Un témoignage effrayant qui fait espérer de ne jamais se trouver dans la peau de l'innocent face à la justice.
Quand on pense qu'en France les procédures et procès sont peu filmés...


 Bande annonce Saison 2 en VF >>>

 

 

Making a Murder est tourné comme un documentaire mais présenté en série télévisée comme une télé-réalité.

Comme nos grands groupes de télé français gavent leurs chaînes secondaires de programmes de télé-réalités étrangers, les téléspectateurs ont pris l'habitude de voir de gros américains enchérir pour
emporter des box de stockage abandonnés, des anglais passer des jours à retaper une vieille bagnole pour la revendre avec peu de profit ou se voir invités dans l'intimité de robustes trappeurs d'Alaska qui vivent de pêche et de vente de peaux de bêtes. Les énigmes policières ont aussi leur créneau, présentant les témoignages des enquêteurs et des civils sur le moindre fait divers ...

Est-ce le cas de Making a Murder?   

oui et non :  ici, le cas de Steven Avery s'étend aujourd'hui sur 35 années et la captation filmographique spécifique du documentaire sur 13 ans (en 2018).

 

 

Le format de Série documentaire choisi est il adapté  à Making a Murderer? 

Oui. Visionner ces nombreuses heures de récit avec des voix françaises rajoutées est tout à fait adapté à ce documentaire fleuve. On garde les ambiances d'origine et on s'éloigne des versions clean et stéréotypées de la justice américaine présentées par les New York Police Judiciaire et autres Experts qui nous ont montré une version idéalisée (et même souvent mensongères) de la justice du pays ''le plus juste et démocratique au monde''.



Ps : une envie de trouver un forum pour en discuter?




 

La 2eme série la plus vue sur Netflix en 2018 est un documentaire


Programmée sur Netflix et visible en Europe aussi, la saison 2 de "Making a murderer " arrive numéro 2 dans les  10 programmes les plus regardés en 2018, aux états unis, incluant la durée de visionnage passée par les spectateurs . Tous les autres bien classés sont des séries classiques de fiction.
Son classement est très bon aussi au niveau mondial.

Fan de polar, il est tentant d'aller voir ce qu'est ce programme documentaire découpé sous forme de série, un média bien différent des traditionnelles séries policières, des documentaires policiers, des télé-réalités scénarisées ou même des docu-fictions romancés.

Vous l'avez vu?

jeudi 6 décembre 2018

J'ai lu " Les morsures du froid" de Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy

Livre

Les morsures du froid

Thomas O'Malley. Auteur -  

Edité par Éditions du Masque - paru en DL 2016

Hiver 1951, le corps nu d'une femme est retrouvé, dernière victime suspectée du tueur en série surnommé le "boucher de Boston". Elle est la soeur de la défunte femme de Dante Cooper, un héroïnomane qui tente de s'en sortir. Dante se lance à la recherche du tueur avec son ami d'enfance Cal O'Brien, ancien soldat qui lutte contre l'alcoolisme.
©Electre 2016

Mon avis : Un roman très noir autour de deux hommes encore jeunes mais déja meurtris par la vie. la perte d'un être cher, l'addiction à l'alcool ou à l'héroïne ... Il fait très froid, les gens décris sont dans la pauvreté et un tueur (en série) sévit. Comment protéger celles qu'on aime? Comment sortir d'une ornière qui nous à fait tomber?
Un livre prenant qui emporte le lecteur dans le froid et la noirceur. Vite, on monte le chauffage.

Note : une suite existe.

En dotation dans les Bibliothèques de Prêt de la Ville de Paris



samedi 9 mai 2015

J'ai lu Les Réponses, d'Elisabeth Little

Encensé en radio par Gérard collard, le médiatique libraire de La Griffe Noire, le roman Les Réponses est un sympathique roman d'Elisabeth Little bien dans l'air du temps.

Une gosse de People, connue pour ses pitoyables rebellions alcoolisées et coucheries adolescentes se retrouve accusée d'avoir tué sa mère, une coureuse de maris friqués bien connue de la bourgeoisie parvenue californienne. Après dix années d’emprisonnement passées sans connaitre les habituelles violences des prisons américaines(?), Marion sort de tôle après que les preuves retenues contre elle, comme dans plusieurs autres cas, aient été annulées car entachées de doute dans son dossier d'accusation. La pimprenelle est malheureusement poursuivie par les paparazzi et un blogueur particulièrement remonté qui a décidé de la pourchasser, arguant qu' une relaxe pour incompétence du procureur n'implique pas que l'accusée est finalement devenue innocente (et on peut partager son avis).
Pourquoi n'engage-t-elle pas un détective ? Premier mystère.
Pourquoi pense-t-elle qu'il faut chercher dans le lointain passé de sa mère pour trouver l'assassin? Deuxième mystère et ce sont les deux principaux que j'ai décelé dans le bouquin.
Il semble que la jeune fille "manipulatrice" soit restée un patchwork de caractères complexes et opposés, que ce soit pour lui donner un côté attachant, une profondeur factice ou pour faciliter l’enchainement des péripéties : je veux bien concéder cette troisième interrogation.
L'intrigue est-elle riche en rebondissements? Contrairement à l'avis donné par G.Collard en radio, j'ai trouvé que toute la partie centrale de l'histoire est un long tunnel de petites frayeurs, de
revirements sans grande intensité tant les principaux dangers encourus par l'enquêtrice en herbe sont mineurs : se couper les cheveux elle même pour ne pas être reconnue, abandonner ses tenues sexy pour passer pour une employée de bureau en goguette, résister à la séduction d'un policier sexy mais rustique. La peinture des campagnards américains n'est pas nouvelle ni spécialement intrigante : un coureur de jupons ancien playboy de lycée, deux copines qui se révèlent lesbiennes, d'autres personnages qu'on feint d'ignorer pour ensuite les présenter comme des coupables présentables...
Heureusement, le style est assez caustique, irrévérencieux, un peu "fille libérée" même s'il ne faut pas compter sur une description un peu détaillée dès qu'on aborde le sexe. Dans le genre enquêtrices déchainées, on trouvait tout ça en bien plus actif et drôle dans certaines séries de polars des années 80 impliquant des filles malignes autrement punchies et c'est peut-être cette demie-mesure qui m'a déçu ici. Si l'enquête n'est qu'un prétexte, si les invraisemblances sont nombreuses et si le personnage manque de couleurs et de consistance, que reste-t-il? Les mails, les sms, les pages de blog reproduites entre les chapitres de narration, une habitude actuelle dans les romans, séries et films.
Il reste un sympathique roman qui fait passer le temps sans empêcher de dormir et qu'on peut oublier chez soi le vendredi soir sans pourrir son week end. Les sms, blogs et mails sont bien dans le ton de cette production colorée, ancrée dans son époque et peu calorique que les jeunes lecteurs trouveront pétillante. Nombreuses recettes de petites manipulations féminines amusantes.

Ce n'est pas encore en poche, ça coute 21 euros mais chacun peut aussi le trouver en ebook sur ses sources habituelles (voir images).

Alain Lacour

vendredi 22 août 2014

J'ai lu "Tahoe, l'enlèvement" de Todd BORG

"Tahoe, l'enlèvement" de Todd Borg 

offre, en début de lecture, un sentiment étrange. L'écriture en semble frustre, le sujet d'ouverture convenu pour créer une accroche, le "héros" pas très humain. Ensuite, tout le monde semble se remettre assez habituellement de cette prise d'otage improbable d'une femme par deux méchants à la proue d'un bateau de "croisières touristiques sur le lac Tahoe" et l'impression de malaise a persisté, lors de ma lecture en ebook.

   Plus encore qu'un livre imprimé, un ebook prête le flan au doute lors de sa lecture car il y a toujours le risque d'avoir en fichier un ebook fait à la va-vite, ou traduit par un amateur, ou océrisé par un béotien, etc... En gros, la possibilité de s'être fait refiler une mauvaise version électronique d'un bouquin honorable ou une œuvre écrite par un amateur qui la présente comme un véritable produit d'édition.

   Pourtant, le livre papier existe bien et a eu son petit succès mais les premiers chapitres semblent bien patauds alors que les universités américaines font des cursus d'écriture de romans comme les françaises de la sociologie économique ou que sais-je encore... Un auteur américain qui a sorti son livre sur place apporte généralement dès les premiers chapitres une sensation confortable de déja-vu aussi sécurisante que celle de découvrir une nouvelle série US sur une chaine pluraliste : on connait déjà le type de narration, les 3 rebondissements par épisode, la relation entre les 2 personnages principaux...

Question de traduction et relecture alors? 

Aucune raison de douter de Pascal Aubin, le traducteur mais certaines phrases semblent quand même poser problème : alors que l'auteur est lancé et a montré son talent de narrateur de scènes d'action, lire pendant une bataille sanglante sur un bateau en danger " Il valait la peine de prendre le temps de ralentir le bateau" semble nous arriver tout droit de l’Angleterre victorienne.

      Le fait que le détective privé Mckenna sorte rarement de chez lui sans son énorme chien qu'il emmène même lors de poursuites en bateau en tirant avec son hors-bord une chaloupe en plastique ou se couche le clébard évoque davantage un récit comique qu'un polar.
       Ses relations de travail sur un pied d'égalité avec toutes les polices et bureaux de shérifs locaux semble aussi très éloigné des habitudes de rivalités et d'esprits de clocher qu'on rencontre habituellement au sein des services de l'ordre même si le fait qu'il est un ancien flic de san-francisco peut l'expliquer en partie.
     Mais il est vrai que dans ce comté, le chirurgien est aussi un meilleur décripteur de caractères chinois que deux experts reconnus, que la petite amie du héros fait des kilomètres pour prendre un potage avec McKenna et rentre ensuite chez elle, que les services de polices tolèrent dans leur comté une secte armée jusqu aux dents alors que le Patriot Act autorise à peu près n'importe quelle perquisition ou arrestation, que l'immense territoire que la secte occupe est décrit ailleurs comme un carré de quelques centaines de mètres de côté... des invraisemblances ou erreurs qui font douter de la moindre vraisemblance alors que le reste est plutôt bien raconté.

Il reste que j'ai trouvé le roman  plus intéressant que je ne le laisser penser ici.
On voit assez rarement une action se dérouler dans cette contrée montagneuse proche du pacifique, ceux qui ont eu un grand chien reconnaitront bien des attitudes de Spot, le monde des anciens chercheurs d'or et des immigrés chinois est décrit lors d'un retour dans le passé, un des personnages fait bien vivre son projet de lutte contre le mysogisme qui règne lors de la distribution des métiers dans l'idustrie technologique de la silicon valley, un vieux professeur juif d'université raconte bien ses désillusions sur la culture de ses jeunes élèves adultes et l'apparence d'ouverture aux minorités que la société américaine vante mais pratique peu.
Mais une chasse au trésor qui se termine per une bataille au javelot sur un bateau lancé sans gouvernail à pleine vitesse en direction d'une falaise, c'est "Speed 2" rencontre "les aventuriers de l'Arche perdue".

Je dirais " Peu d'intérêt en tant que thriller mais des témoignages intéressants."
Alain Lacour / Sitges , BA, Espagne





Fiche détaillée (Fnac)     "Tahoe, l'enlèvement" de Todd Borg
Auteur         Todd Borg         Traduction           Pascal Aubin
Editeur        Ma Editions      Date de parution              16/05/2012
Collection   Pole Noir           ISBN        2822401047    EAN           978-2822401043
Caractéristiques numériques
Format        ePub      Date de parution            16/05/2012    EAN            9782822409551
Type de DRM           Adobe DRM   

jeudi 14 août 2014

J'ai lu Un Dernier Verre Avant La Guerre de Dennis Lehane



Dennis Lehane 

a eu une vie d’écrivain de polar bien avant d’être universellement connu pour « Shutter Island » ou « Gone Baby Gone » qui ont été aussi des réussites cinématographiques.

« Un Dernier Verre Avant La Guerre » 

est son premier roman (1994), un polar bien foutu qui met en scène un privé dans la lignée des grands enquêteurs des romans des fifties , ici en action à Boston. Il est dur à la tâche, plein d’humour et nous raconte son enquête à la 1ere personne, la sienne.
Toujours dans la tradition, l’affaire qui lui est apportée semble d’une simplicité en accord avec ce que tout privé peut faire : une secrétaire a quitté son job en emportant les esquisses d’un projet de loi, sans doute pour faire chier son politicard de patron. Patrick est spécialisé dans la recherche de personnes disparues et il est tout naturel de faire appel à lui pour cette tâche. Quelques recherches basiques plus tard, il retrouve la fugueuse chez sa sœur, à quelques heures de Boston. mais ce qu’elle lui raconte est bien différent : les documents impliqués n’ont rien à voir avec ce qu’on lui a dépeint. Comme Patrick Kenzie se retrouve aussi dans la ligne de mire d’un gros-bras chargé de le liquider, il se demande s’il n’a pas seulement été utilisé comme chien de chasse propre à rapporter à son maître un gibier difficile.
Patrick Kenzie, le privé, a de douloureux souvenirs de son enfance, sa partenaire Angela Gennaro retourne chaque soir auprès de son amant qui la tabasse, ils ont tous deux des amis aussi fidèles qu’efficaces depuis qu’ils les ont sortis de la panade, la Nouvelle Angleterre est ici une contrée abritant les vices et mensonges les plus secrets, une région au début d'une guerre irrésistible.

Cela peut sembler vu et revu 

mais le rythme est là, le récit détaillé sans lourdeur, les caractères plus fouillés qu’il n’y parait pour ce petit bouquin qui fait passer un bon moment. Ça donne envie de retrouver le David Brandsetter de Joseph Hansen pour reprendre encore un peu de vice, d’océan, de bourbon et autres relations illicites et infamantes…

Ebook

bonne réalisation mais des enchainements de paragraphes non identifiés qui perturbent parfois.






Un dernier verre avant la guerre (WIKIPEDIA)
Auteur         Dennis Lehane       
Titre original            A Drink Before the War       Éditeur original          William Morrow & Co
Langue originale      Anglais américain        Pays d'origine       États-Unis
Lieu de parution original      New York       Date de parution originale               1994
ISBN original     ISBN 0-15-100093-X
Version française   Traducteur         Mona de Pracontal     Éditeur     Payot ; Rivages
Collection   Rivages/Noir         Date de parution         1999   
Type de média         Livre papier       Nombre de pages           344
ISBN    9782743607388          Série      Kenzie et Gennaro