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mercredi 3 juillet 2019

J'ai vu Miséricorde de Mikkel Norgaard d'après Jussi Adler-Olsen

Maj Juillet 2019 : Aurais-je été sévère lors de la rédactiion de cet article de 2015? Trop d'attente créée par la lecture des romans qui ont précédé ce film vod? J'ai revu avec des amis Miséricorde et les autres opus de la série de films d'après les personnages de Adler-Olsen et ça se laisse voir...


Le 14 avril 2015.

Malgré les affiches aguicheuses placardées dans le métro, ce n'est pas en voyant Miséricorde, le film de en VOD que vous aurez accès au talent de son auteur, le romancier Jussi Adler-Olsen dont je disais le plus grand bien récemment. Si la trame de l'histoire est à peu près respectée, le film a tendance à réunir tous les poncifs de la normalité télévisuelle dans sa narration de l'histoire. 

Les comédiens choisis n'ont plus grand chose à voir avec ceux dépeints par l'auteur :

Carl Morck, décrit comme grognon mais plein d'humour, caustique et irrévérencieux, d'un physique peu avenant (n'est-il pas chauve?) est présenté à l'écran sous les traits d'un rugueux playboy lugubre et d'une grande tristesse.
Assad est normalement un petit gros, qui parle et rit très fort, conduit à fond la  vieille voiture de fonction et ne comprend rien aux expressions imagées de Carl. Dans le téléfilm, il est grand, séduisant, conduit raisonnablement une 508 neuve et semble uniquement présent pour donner une bonne image des minorités au Danemark.
L'histoire prend des raccourcis bien peu valorisants.
Dans le livre, la prisonnière du caisson va se montrer bien plus rebelle que dans le pauvre téléfilm qui en est tiré. Et c'est grâce à son astuce qu'elle arrivera à la fin qui lui est réservée, pas seulement avec l’intervention des deux héros et cela change tout : comme dans les autres oeuvres de Adler-Olson, les victimes ne sont pas de pauvres marionnettes qui attendent le chevalier blanc mais des humains actifs qui se battent avec la dernière énergie.

1h30 d'un polar quelconque

au lieu d'heures de lecture avec des moments de rire, d'angoisse, d'espoir... le choix est vite fait. on se précipite sur les bouquins et ebooks et il sera bien temps de voir le téléfilm qui n'est qu'une video calibrée dont la seule différence avec les modèles habituels d'avoir été tourné au danemark. 
Qui sait, la série Département V de Jussi Adler-Olsen aura peut-être la chance d'être reprise dans quelques années par un metteur en scène avec une vraie vision, comme l a été tardivement Wallander (et finalement avec des comédiens britanniques) .
L'affiche annonce qu'il s'agit du même scénariste que Millenium (film) : même punition, même motif. On ne peut résumer des romans qui mériteraient une série en un seul film sinon à perdre tout ce qui a fait leur succès en librairie.

PS1 : pour info, le 2eme volet, proposé au cinéma cette fois (après tout, avec la mode du polar nordique...) qui porte le même nom que son inspiration écrite "Profanation" continue dans la même veine : Rose, la nouvelle assistante iconoclaste et grande gueule du roman est montrée sous les traits d'une ravissante petite poupée rousse photogénique mais... bon, vous avez compris! 

PS2 : les titres français Miséricorde et Profanation n'ont évidemment rien à voir avec la traduction des titres d'origine : "La femme en cage" et "Tueurs de faisans". Mais , après tout, Retour Vers L'enfer s'appelait "Le tieur de daims" en VO...







J'ai lu "Homme sans chien" du suédois Håkan Nesser

"Homme sans chien", un polar de mœurs à l'anglaise

 Patricia Highsmith vous tenait en haleine en narrant le quotidien de personnages de plus en plus étranges. Ruth rendell, dont je regrette déja la disparition récente, nous faisait entrer dans le cerveau de quelques personnages longtemps avant de faire émerger un meurtre ou un acte dramatique.
J'ai fortement pensé à Highsmith et plus encore à Rendell en entrant dans les pensées de Rosemarie Hermansson  qui vient de faire un rêve étrange : elle doit choisir entre mourir ou tuer son mari. Depuis quelques jours à la retraite, elle est perturbée par la volonté de Karl-Eric de déménager de Suède vers l'Andalousie. Le manque de soleil n'a que peu à voir avec ce choix : il permettrait aux deux époux de ne plus souffrir la honte qui les entoure depuis que leur fils cadet, Robert,  a trouvé malin de se masturber devant la caméra de la version locale de "L'Ile de la Tentation".
http://leventsombre.cottet.org/
Robert ,lui même, se demande comment il va pouvoir assurer lors de l'anniversaire de son père et de sa chouchou, l'ainée de la famille, qui doivent fêter ensemble cet événement dans la maison familiale à quelques jours des fêtes de Noël. Le reste de la famille est attendue également : les adultes , les adolescents et même le dernier né que certains disent un peu retardé.
2 jours plus tard, deux d'entre eux auront disparu et l'inspecteur local sera chargé de l'affaire.


Mon avis.

Ah, les personnage de Håkan Nesser aimeraient bien choisir selon leur gout les devoirs qu'ils ont à remplir au cours de leur vie quotidienne et éviter ceux qu'ils voient comme des corvées. Ils aimeraient bien trouver le courage de dire "non" alors que l'habitude de se soumettre les étouffe aujourd'hui. Les plus jeunes se demandent ce qu'ils feront de leur vie et quelle sera leur avenir amoureux, sexuel, professionnel... Et ces évanouissements, ces pertes de mémoires désignent-ils celles ou ceux qui disparaitront?
L'inspecteur Gunnar Barbarotti , dont c'est ici la première apparition chez l'auteur, est chargé de l'enquête , ce qui l'arrange bien au début mais lui donnera pas mal de fil à retordre.
Dieu merci (clin d'oeil à Gunnar), Håkan Nesser a évité de faire de son héros le 101ème flic ivrogne en rémission du genre policier ou de le pénaliser d'une totale absence de succès amoureux : l'homme apporte une bienheureuse santé qui nous donne envie de profiter d'autres aventures en sa compagnie.
Quant aux autres personnages, "ceux qui en ont la force ont le devoir de supporter les épreuves".

Un excellent polar difficile à abandonner.
Homme sans chien 
Hakan Nesser
  • Traduit par Esther Sermage
    Date de parution 02/05/2013
    Seuil Policiers
    480 pages - 22.50 € TTC
     

J'ai lu La trilogie de Mino (Tome 1) - Le zoo de Mengele de Gerd Nygardshaug

La trilogie de Mino (Tome 1) - Le zoo de Mengele

Elu livre préféré des Norvegiens.

 Sorti dans sa langue originale en 1989, si je me souviens bien, le bouquin est totalement en phase avec les considérations écologiques de notre époque.

Attention : spoiler_divulgâcheur : pitch : La déforestation et l'invasion sanguinaires des jungles sud américaines par les sociétés américaines à la recherche de pétrole (ou de bois exotiques, ou la réalisation de barrages,  ou déjà pour la plantation de palmistes) entraînent la migration vers les villes ou l'assassinat des indiens qui y résidaient.
L'un d'eux, Mino,  est décidé à se venger et se fait quelques amis : ils fondent un mini groupe d'action qui va tuer  les PDG des plus grandes sociétés à l'origine de ces atteintes à la forêt primaire. Une conscience écologique va t elle naître de ces actions?

Le Zoo De Mengele : Mengele prévoyait que la jungle serait une espèce de zoo dans les projets nazis concernant le monde.


Un ouvrage utopique vieux de 30 ans : je me demande combien notre monde serait mieux portant aujourd'hui si ce scénario s'était réalisé il y a 30 ans...
Un roman initiatique également qui m'a interpelé.
Je le conseille.


Aussi disponible en prêt  en Bibliothèque Ville de Paris (ebook) 



Titre :
La trilogie de Mino (Tome 1) - Le zoo de Mengele
Auteur :
Traducteur :
Editeur (Livre) :
Collection :
Date sortie / parution :
04/06/2014

9782290083345

Babelio :
La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillon, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu’il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles sud-américaines.
Alors il deviendra le bras armés de cette Amazonie que l’homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès. Alors il les tuera à son tour. Tous. Un par un.

Le Zoo de Mengele est le roman norvégien le plus populaire de tous les temps (selon un sondage officiel).

samedi 30 janvier 2016

J'ai lu "Les Fugueurs de Glasgow" de Peter MAY .

Comme c'est bien naturel en prenant de la bouteille, Peter May a fait vieillir avec lui ses personnages et son narrateur est aujourd'hui un retraité plus tellement solide. Cet homme a gardé quelques vieux amis d'adolescence et c'est l'un d'entre eux qui est porteur de la mauvaise nouvelle : un des anciens de la vieille bande qui a fait les quatre cent coups dans des temps reculés vient de se faire buter. Et le
messager a son idée sur le coupable : il suffit juste de reformer le groupe qui avait fugué à Londres en 1965, de retourner sur place et il se fait fort d'éclaircir cette histoire.
"Les fugueurs de Glasgow" (Runaway en VO) raconte donc deux fugues de l"écosse vers Londres qui se déroulent à cinquante ans d'intervalle et il n'est pas certain que celle de 2015 soit la moins périlleuse des deux.
L'épopée de 1965 est une quête initiatique de rockeurs adolescents désireux d'échapper à leurs parents, à une ville où il ne se passe rien pour rejoindre le Londres des swinging sixties, des Beatles et autres Bob Dylan en visite européenne.
L'épopée de 2015 est celle de gériatres plus ou moins malades et désargentés qui se réveillent de décennies sans intérêt pour vivre une dernière fois une aventure humaine et faire un pied de nez à leurs enfants, soignants... Le pauvre gamer trentenaire qui doit les accompagner en apprendra sans doute davantage sur la vie qu'en 15 ans de jeux en ligne à mitrailler compulsivement des ennemis virtuels.

Si le roman est attachant, les quadragénaires un peu curieux et cultivés n'apprendront rien de vraiment nouveau sur les sixties londoniennes et les quelques name-droppings n'y changeront rien : le thème de l'initiation des adolescents à la vie adulte a bien souvent été traité par ailleurs et dans l’œuvre de Peter May. Les idéaux, le premier amour, le témoignage de jeunes adultes qui demandent déja une deuxième chance, la différence entre ceux qui iront jusqu'au bout comme des plus nombreux qui baisseront les bras...
Le périple des retraités en quête d’aventure n'est pas une première non plus et même plutôt à la mode, que ce soit pour s'adresser à un public sans cesse plus nombreux ou ouvrir des portes de liberté et sortir des poncifs sur la vieillesse assistée et dépendante.
Mais Peter May n'a pas écrit autant de romans toutes ces années sans peaufiner son art et , un peu à la mode Ruth Rendell (rip), il ne s'appuie sur le déroulement parallèle des deux récits  que pour mieux arriver à la fin libératrice. On saura qui a tué et pourquoi, et combien nos actes de nos dix-huit ans peuvent avoir des conséquences encore à l'approche de la fin de notre vie. Mais l'auteur conclut son roman sur des révélations beaucoup plus intéressantes et émouvantes.
C'est donc pour moi l'occasion de rajouter "les fugueurs de Glagow" à ma collection presqu' intégrale des romans de Peter May, un auteur découvert au moment de sa période "chinoise" et que j'ai encore davantage apprécié par la suite pour la période "Ecosse/ Iles Hébrides" .

AL.

http://www.theguardian.com/books/2015/jan/26/peter-may-returning-to-a-runaway-youth



lundi 23 mars 2015

J'ai lu les polars de Jussi ADLER-OLSEN et son enquêteur Carl Mørck : Miséricorde, Profanation, Délivrance et 2 autres romans

 

Un enquêteur misanthrope et attachant

Je commençais à en avoir marre des enquêteurs du 21ème siècle que nos auteurs tentent d'humaniser. Nombres d'entre eux ont des problèmes d'alcoolisme, la plupart luttant à grand coups de prières et de flagellation aux alcooliques anonymes. Une bonne partie a eu au moins une mort violente dans ses proches : la femme, un enfant ou les deux, que ce soit dans un accident dont l'auteur a fuit ou,encore mieux, en victimes d'un tueur en série. Ils ont bien du vague à l'âme, les héros des polars récents et ceux qui s'en tirent semblent développer des crises de violence soudaine ou, au contraire différentes inhibitions ou une tendance à rester au boulot bien en dehors des horaires légaux., une tendance héritée des années 90.
Ce fût donc une divine surprise d’entamer la série des polars de Jussi Adler-Olsen.
Son enquêteur, Carl Morck a l'élégance de prendre la vie avec pas mal de recul , faisant la sieste quand il n'y a pas de boulot, acceptant de s'isoler au sous-sol pour la création d'un service censé le tenir diplomatiquement à l'écart des collègues en quête de progression de carrière et de reconnaissance des médias.
Nikolaj Lie Kaas
Après une rixe qui a provoqué la mort d'un flic, l'immobilisation à l'hôpital d'un autre et la mise au placard de Morck, la série débute sur la création d'un service plus ou moins bidon, inventé pour obtenir des subventions et isoler cet inspecteur misanthrope. Pourquoi ne pas le faire travailler sur des cold cases, des affaires restées sans solution?

Les romans

Miséricorde démarre la série en nous racontant cette installation et l'arrivée du premier intervenant , un immigré syrien venu faire le ménage dans le nouveau "département V" et qui fera preuve d'assez de jugeote pour que Carl Morck lui confie des missions, questionnant d'ailleurs le lecteur sur l'origine de cette habileté dans les affaires de police.

Profanation verra l'arrivée d'une stagiaire plutôt horripilante pour l'irascible inspecteur alors que l'enquête qu'il choisit est bien moins consensuelle que la première, revenant sur des violences en série qui impliquerait un petit groupe de jeunes nantis. De nouveaux éléments apparaissent aussi
concernant le drame précédant la création de la cellule d'enquête de Morck.

Ces deux 1er romans de la série sont déja portés à l'écran avec Nikolaj Lie Kaas dans le rôle principal :  Kvinden i buret pour le 1er,  et Fasandræberne pour le 2eme.  Les autres sont déja signés.


Mon avis

J'en suis là actuellement et je suis très heureux de découvrir une série si réussie, alors que 5 romans sont déjà parus en français, faciles à trouver en papier ou en ebooks, éventuellement en poche, occasion, bibliothèques de prêt. Les récits sont impeccables, les situations installées habilement entre l'ordinaire des citoyens danois ou immigrés, de la vie de l'enquêteur et l'extraordinaire des nantis ou des SDF, de la violence passagère , de la pression politique... Selon la loi des séries, le crime initial est connu de mieux en mieux au fil des livres.

Lire des extraitsEn terre scandinave

Références : 

lundi 7 avril 2014

J'ai lu Fantôme de jo Nesbo

Harry Cole se réveille trop tard, après 3 ans d'abandon de "famille" qu'il a passés à Hong Kong à cachetonner en garde du corps, ou autre job du genre ( En vérité, il a déja fait un retour au pays dans "Le leopard" ) .Il est appelé en Norvège pour sauver son presque-fils Oleg.
HC est-il donc comme tous les pères absents?

S'il revient aujourd'hui en Norvège c'est parce qu'Oleg est en tôle pour meurtre.


Dans l'esprit d'Harry, ses souvenirs, ses rêves (HC rêve beaucoup), Oleg est toujours le gentil petit garçon d'une dizaine d'années dont la maman, Rakel, est le grand amour de l'ancien policier. Chaque fois qu'il pense à eux, c'est comme sur la photo : 3 personnes heureuses et souriantes, le "papa", la maman comblée et le petit qui veut bien sourire pour la photo (pour déclencher l'automatisme "sourire" de l'appareil?).

Mais Beau-papa ne reste pas les deux pieds dans le même sabot : dès son retour, il rend visite en prison au rejeton qui l'envoie paître ( visite qui attire d'ailleurs l'attention des méchants qui vont essayer de buter l'adolescent entre les murs alors que le savoir embastillé leur suffisait jusqu'alors).

Harry Cole est aujourd'hui  le héros idéal de tout auteur de polar de tradition américaine.
Ayant perdu son job de flic norvégien depuis sa désertion,  il a bu comme un trou mais s'est plus ou moins arrêté, il est malheureux en amour, il a un pied dans la police (pour les renseignements) et un pied dehors (pour ne pas avoir à respecter la loi), , il mesure presque 2 mètres de haut ce qui en impose déjà, il est baraqué (bien qu'amaigri par la bouffe hongkongais qui fait pas le poids face aux boulettes norvégiennes) et il refuse de porter du ralph lauren et de l'Armani jeans. Comme d'autres personnages du roman, il a pourtant tendance à  pourrir la vie de ceux qui ont le malheur de l'aimer  : votre psy préféré vous expliquera ça très bien.
On comprend bien qu'il est facile pour le lecteur et la lectrice de le trouver captivant : d'ailleurs, les femmes l'adorent et les hommes font tout ce qu'il demande.
A part ces petites exagérations bien pardonnables chez un auteur (Jo Nesbo) qui a un bouquin à écrire, l'histoire elle-même est de bonne tenue, jouant souvent sur le récit à plusieurs voies.
Je trouve que le récit de Gusto pourrait d'ailleurs être regroupée en une seule nouvelle et garder son intérêt.
L'histoire de Truls, un flic aux ordres de son ancien pote de classe Mikael ( 2personnages déjà vus dans Le Leopard), est intéressante aussi, genre héros de Ruth Rendell, par ses misères et ses renoncements.
Mikael sera donc le futur patron de la police prêt à tout pour réussir (on a ça aussi chez nous), l'adjointe au maire sera chaudasse et manipulatrice... On est bien dans un polar de tradition américaine qui se passe en Norvège.
Pour ma part, je trouve qu'on ne s'en lasse pas et ça tient quand même merveilleusement bien la route :  on peut comprendre néammoins que Nesbo ait aussi eu envie d'abandonner son héros pour écrire "Chasseur de têtes".

Alain Lacour

mercredi 12 février 2014

J'ai lu Chasseurs De Têtes de Jo NESBO

Il faut un ego surdimensionné quand on se veut le meilleur chasseur de têtes (recruteur de pdg) de Norvège. Le nombre d'habitants importe peu  ici : le terrain de chasse est délimité, le niveau de vie élevé, la jet society impitoyable, la concurrence acharnée.
Quand on mesure 1m65 alors qu'on ne recrute que des professionnels dont la haute taille est un atout, il faut aussi être dans le contrôle total pour garder pour soi la plus belle femme de la capitale, la couvrir de cadeaux, lui offrir une galerie d'art comme passe-temps, etc...
Mais la récompense est à la ... "hauteur"?
Évidemment, si un autre requin commence à sévir dans les parages, l'aquarium devient vite trop étroit.

Formidable thriller de Jo Nesbo, "Les chasseurs de têtes" (2008) est nerveux, bien pensé, complètement dans son époque et la crise n'y a rien changé : argent, lutte pour la vie, droit du plus fort.
Aucune morale ni moralité, la déontologie n'a pas cours, les apparences plus importantes que le fond des problèmes avec une règle qui ne se dément pas : ne pas choisir le meilleur mais le plus attendu. Une bonne idée pour l'auteur d'avoir ici abandonné son héros récurrent Harry Hole.


Al

A lire :
  • En ebook
  • En livre
    • En achat ou emprunt : 
    • Gallimard /Serie Noire  ou Folio/Policier

Chasseurs De Têtes / Jo NESBO / Roman

Le Mot de l'éditeur : Chasseurs de têtes :Roger Brown le répète à qui veut l'entendre : il est le meilleur chasseur de têtes de toute la Norvège. Pas un collègue ne lui arrive à la cheville, et quand il décroche son téléphone, tous les DRH du pays ont le doigt sur la couture.
Mais il faut toujours se méfier des apparences, même au sommet de la société. Roger Brown vit au-dessus de ses moyens : sa villa est trop grande et sa femme bien trop belle. Sans parler de la galerie d'art de cette dernière qui engloutit toutes ses finances. Il n'a donc pas le choix : alors que ses richissimes clients sont convoqués à des rendez-vous professionnels qu'il a lui-même mis sur pied, il en profite pour s'introduire chez eux et leur voler leurs oeuvres d'art.
Un jour, le candidat parfait se présente : le Néerlandais Clas Greve. Ancien militaire spécialiste de la technologie GPS, il possède le profil idéal, ainsi qu'un Rubens. Si Roger Brown réussit à mettre la main sur ce tableau, ses problèmes financiers seront réglés. Et son épouse sera sienne pour toujours...(...)

Ils ont aimé




lundi 9 décembre 2013

J'ai vu Broen/Bron, l'original de The Bridge / Série


Broen/Bron : Je ne suis pas le premier en Europe à vanter cette série qui semble pour l'instant passer en dessous des radars des télédiffuseurs français (si l'on excepte canal+séries qui officie depuis lea fin septembre 2013). Rendons à César... Télérama a un article qui résume très bien cette problématique d'une série dont le scénario intéresse de nombreuses télévisions qui décident, non de la diffuser, sous titrer ou doubler, mais de la refaire à 100% dans le pays d'adoption. Cette série suedo-danoise donnera ainsi une rencontre americano-mexicaine dans "the Bridge USA" puis "Tunnel" avec des intervenants franco-britanniques.
La production réalisée en Scandinavie serait-elle donc ratée, ou mal jouée, ou impossible à comprendre?

Mon avis :
  • Au contraire : Broen/Bron est, à mon avis,  une réussite . Un corps est retrouvé sur la frontière entre 2 pays limitrophes, ici sur le pont qui sépare (ou relie) Suède et Danemark. Une enquêtrice suédoise est dépêchée de Malmö, un enquêteur danois de Copenhague. La victime est une personnalité politique suédoise mais il y aura un petit problème au moment de la transporter à la morgue.
Dès le départ, on retrouve un ressort souvent utilisé pour intéresser le spectateur : deux enquêteurs totalement différents sont obligés de coopérer.
Mais la richesse de Broen est ailleurs : nul mannequin de mode n'est employé ici en guise d'acteur comme on le voit dans les séries habituelles :
Saga la suédoise( Sofia Helin), bien que reconnue comme très compétente, semble incapable d'intégrer les
dimensions humaines qu'on vante universellement dans la mythologie des séries. Bien que décédée, une victime garde ses défauts et impossible d'oublier les erreurs qu'elle a pu faire. Célibataire et foncièrement solitaire, elle ne fait une rencontre que pour avoir une relation sexuelle, ne ménage pas les témoins quelle que soit leur émotion, ne s'intéresse pas à la vie privée de ses proches. Au travail, on la jusge "spéciale" mais, comme le patron est mal coiffé, sans costume... Une bouffée d'air pur loin du FBI des séries US.


Martin (Kim Bodnia), le danois vit son 2ème mariage, hébergeant son 1er fils qu'il a du mal à gérer et n'a de cesse de connaitre mieux saga et de lui apprendre la vie sociale telle qu'il la comprend. Il est trop gros,sympathique, chaleureux mais est-il le plus honnête des deux?
  • Le méchant de cette série tue pour alerter les sociétés sur leurs propres dysfonctionnements. Tuer quelques SDF alors qu'il en meurt davantage chaque année à cause du froid. Faire payer la rançon d'un kidnapping par des chefs d'entreprises nommés sur les médias, etc...
Non, la première saison ne se terminera pas bien et c'est transformés qu'on retrouvera les deux enquêteurs en saison2.

A noter :
  • Broen/Bron a été diffusée en danois et suédois au royaume uni en vesion simplement sous-titrée et a fait un tabac.
  • Dans les remakes, les enquêtrices féminines semblent avoir gardé la blondeur et la plastique de l'actrice suédoise mais le personnage masculin joue la carte de la séduction. C'est bien dommage.
  • Canal+ annonce en décembre 2013 que la saison 1 sera diffusée dès le 6 janvier 2014
Broen est donc bien une illustration de l'article précédent dans lequel je comparais remakes US et leurs versions d'origine.

Alain Lacour



Chanson : "Hollow Talk" / Young Believers. Générique d'entrée de Broen|Bron.

vendredi 8 novembre 2013

Série originale ou copie américaine?

 Alors qu'on a l'habitute en France de voir des séries françaises copier (mal)  les séries US, Les États-Unis rachètent régulièrement nombre de bonnes séries étrangères, non pas pour les passer telles qu'elles au spectateurs américains mais pur les refaire "au pays".
Au départ, la justification de remake était que les spectateurs américains ne voulaient ni sous-titres, ni doublages en anglais. On a admis ensuite que les américains voulaient voir dans les séries des endroits américains qu'ils pouvaient reconnaitre mais cette explication a tenu encore moins longtemps que la première. On peut certes considérer que le téléspectateur américain lambda est trop con pour imaginer ce que la vie peut-être en dehors des états-unis, on peut penser qu'il est trop égocentrique pour s'intéresser aux autres nations que la sienne, (le succès  hallucinant en France de "Trop Belle La Vie" ne démontre-t-il pas la même chose ici?), il ressort aussi que ne diffuser que des séries US aux états-unis, ne vanter que la littérature américaine, etc... est un réel ciment d'unité pour le peuple des états-unis qui conduit l'écrasante majorité locale à penser que le cinéma américain est le meilleur, les séries américaines les seules dignes d"intérêt et les États-Unis la seule vraie nation libre et démocratique au monde.
Chacun préfèrera l'hypothèse qui lui convient quant à cette volonté américaine de tout refaire à l'américaine alors que le monde netier voit les séries US dans leur cadre "naturel, il est souvent cruel pour les USA de
comparer les remakes américains à leur original :
  • Homeland fait, à mon avis, pâle figure quand on la compare à Hatufim  dont elle s'inspire de façon bien lointaine. Le personnage de l'enquêtrice est risible à force de mimiques ridicules et exagérées, le militaire soupçonné passe en quelques ssemaines de l'Irak aux élections sénatoriales, les relations humaines, amoureuses ou familiales sont stéréotypées et la menace terroriste est  ridicule quand on considère la réalité des attentats qui ensanglantent de temps à autre les états américains.
  • The Killing (2011-USA) est une version très fidèle de Forbrydelsen/The Killing/Le crime (2007_Danemark), l'original, à tel point qu'on ne voit aucun intérêt à ce remake tant la version originale se suffit à elle-même . Même paysages danois et américains, ambiance lugubre, etc...
  • Cold Case est, à mon avis,  une reprise aseptisée de "Waking The Dead/ Meurtres en Sommeil  (2000- Grande-Bretagne). Dans la reprise,  l'émotion finit par arriver grâce aux apports positif du remake : les flash-backs sur le passé, la chanson de fin qui permet de clore le "dossier froid" en représentant l'adieu final des enquêteurs à la victime à qui on a enfin rendu justice. Malheureusement, la série originale parait bien datée aujourd'hui et seuls ceux qui l'ont découverte sur Jimmy il y de nombreuses années en sont restés fans. Elle a été reprise depuis sur France2 et  Cherie25. A noter que la version d'origine, anglaise, a elle aussi de nombreuses saisons dont les dernières sont plus actuelles : les anglais aussi aiment les séries faites chez eux.
Pourtant les USA gagnent d'ores et déja la bataille entre la copie et l'original, quelle que soit la qualité de l'une ou de l'autre :
  • Décisions et mise en œuvre du remake se font dans un temps très court, la copie apparaissant souvent en international avant la version originale.
  • Il y a remake quand la qualité de l'original a attiré l'attention des compagnies américaines, mais en général, c'est plutôt le succès de la série originale qui décide de sa reprise. Aux scénaristes de se débrouiller avec l'américanisation des situations (1).
  • Le marketing est primordial quant à la promotion du futur remake. On peut davantage dépenser d'argent en publicité, teasing, buzz quand on fait le remake d"une série peu connue internationalement mais qui a fait un tabac dans un pays occidental : c'est déjà testé et approuvé par les téléspectateurs du pays d'origine. Aux scénaristes de se débrouiller avec l’américanisation des personnages (2).
  • Même si la série originale a fait un carton, le succès du remake USA conduira très rapidement à la production de saisons suivantes dans des délais bien plus court que partout ailleurs dans le monde : des centaines de scénaristes, acteurs, studios maitrisent parfaitement en Californie ce type de façon de travailler sur des séries à la mode US. Ainsi, les saisons suivantes d'un remake sortiront bien avant et seront plus attendues que celles de l'original ( La saison 2 d'Hatufim n'est pas encore traduite professionnellement en français alors qu' Homeland, la copie, travaille déja depuis octobre 2013 sur la 4ème saison qui sortira dans quelques mois.)  The Killing USA a commencé en 2011 seulement et travaille déjà sur la 4eme saison alors que The Killing (original-2007-danemark) n'en est qu'à la 3ème.
  • Les studios américains ont déjà des partenariats avec les télévisions du monde entier qui piochent chaque année dans leur catalogues, alors qu'une série danoise, israélienne ou espagnole devra se négocier à l'unité pour arriver dans chaque pays.
Ce n'est donc pas sur la publicité qu'il faut compter pour tomber un jour sur ces excellentes séries originales qui ont pu pousser les studios américains à sortir le carnet de chèques pour s'en approprier le droit au remake :
  • Arte a sorti Hatufim (1ère saison) à peu près au moment ou Homeland (le remake US) arrivait en France sur chaine à abonnement (canal+) puis sur chaine privée (D8, groupe Canal+). En revanche, la saison 2  de Homeland déja diffusée alors que la saison 2 de Hatufim, l'original, ne se trouve guère qu'en Hebreu ou en doublage artisanal français : erreurs de traductions, contresens et fautes de français à prévoir et certainement pas en VOD légale...
  • Meurtres en Sommeil est pratiquement inconnu alors que Cold Case a fait un tabac même si la veine semble épuisée. Il est vrai que la série originale devait expliquer en 2000 ce qu'était l'ADN ou les échanges de particules sur les lieux de crimes alors que Cold Case ne fait que les utiliser. Dans l'actualité aussi, ce n'est que depuis quelques années que la justice française semble s'est penchée sur de vieilles affaires avec la technologie d'aujourd'hui : en synchro avec Cold Case? Au royaume uni, une unité spéciale est médiatisée depuis 2000... comme la série anglaise.
Pour découvrir ces séries originales plutôt intéressantes, il faudra donc faire soi-même quelques recherches, ou parler avec les passionnés.

Sur ce site, je vous parlerai bientôt d'une série européenne policière parfaitement maitrisée, reprise récemment aux USA mais pas encore francisée dans sa version US , une série qui m'a vraiment tenu en haleine en une dizaine d' épisodes qui finiront bien tristement la saison1.
Son nom : BROEN/BRON/ The Bridge (Danemark)


Alain Lacour / Harlem, NYC, usa







http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=3863.html

bonus séries : 3 couvertures DVD divx  : CSI Miami / Les experts : saison 5, saison 6, saison 7 en français

csi miami les experts cover divx saison 6

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jeudi 6 juin 2013

Les Démons De Berlin / Ignacio Del Valle / Roman

L'Europe de la Guerre de 39-45 n'en finit pas d'inspirer les auteurs de polars, comme elle continue de
passionner les lecteurs du XXIème siècle. En pays alliés comme dans les pays de l'Axe, chaque enquête ne peut raisonnablement pas faire abstraction des rapports avec les forces engagées, les atmosphères pesantes ou les contraintes de manque d'indépendance que l'époque induit.
Ben Pastor ( "Lumen", "Lune trompeuse", déja traités ici) s'est installée dans l'Italie post Mussollinienne de la République de Salo. Philip Kerr a une série universellement reconnue de bons polars qui se situent directement à Berlin de 1930 à 1945 puis dans le sillon des exils nazis qui ont suivi.

C'est aussi à Berlin en 1945 qu' Ignacio Del Valle installe ses enquêteurs dans "Les Démons De Berlin". Alors que la capitale allemande est la cible quotidienne des bombardements alliés, que les russes se rapprochent , l'Espagne choisit tout à fait logiquement de rapatrier ses phalangistes et autres militaires franquistes qui la représentaient dans la cité phare du IIIème reich. La division Azul qui a combattu dans l'EST avec les nazis en 1943 (voir Empereurs des ténèbres  du même auteur ) se prépare donc à quitter l'Allemagne pour rentrer en Espagne franquiste.

Pas question pour Arturo Andrade de rentrer alors qu'il va se passer tant de choses passionnantes et qu'il recherche l'assassin américain d'un scientifique allemand qui participait à l'élaboration de la bombe atomique allemande.
Alors qu'Hitler continue de parcourir des cartes d'état major dans son bunker sous le Reichtag, entouré de ses fidèles résignés dans une ambiance de fin de règne, de débauche et de débacle, l'enquêteur parcourt la ville et ses cachettes, interrogeant et reconstituant l'actualité des Armes Merveilleuses promises par le führer à son peuple et dont profiteront indirectement les USA quelques trimestres plus tard.
Arturo, entouré de collaborateurs franquistes truculents, vivra ces dernières semaines d'une époque moribonde au rythme de ses intuitions, ses sentiments, ses désirs sans que ses points de vue idéologiques apparaissent réellement. Un comportement opportuniste qu'on connait bien de nos jours, à l'heure où son auteur-créateur publie ce bouquin et qu'il nous le livre à la lecture.
Un bon moyen d'éviter le ton de l'exemplarité ou de la morale.
Mais un peu de flou sur les actes de cet enquêteur encore jeune qui semble réunir naïveté amoureuse et cynisme d'un autre âge que le sien... Très actuel?

Les Démons de Berlin
Ignacio Del Valle

Traduit par Karine Louesdon & José Maria Ruiz-Funes Torres (Espagnol)

  • Date de parution : 01/03/2012
  • Format : 14 x 20,5 cm, 416 p., 25.35 €
  • Editions Phébus 
  • ISBN 978-2-7529-0521-5
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