John Le Carré est décédé récemment et on pourrait chercher un testament dans le dernier roman qu'il nous a laissé.
Il n'en est rien. Retour De Service est un roman presque léger même si on y retrouve plusieurs sitauations que Le Carré affectionnait :
Un service d'espionnage en décrépitude , un espion blanchi sous le harnais à qui on confie la gestion de ce service à l'abandon en lui rappelant qu'il est la cinquième roue du carrosse et qu'il doit seulement gérer le quotidien.Une rencontre fortuite avec un idéaliste.
Un lien avec l'actualité : après la guerre froide dans ses différentes époques et nuances, les luttes palestiniennes, la Russie post URSS, les luttes africaines d'indépendance ou les liens de la haute finance avec les vendeurs de mort de tous bord, c'est aujourd'hui au temps du brexit de la période Trump et des errements politiques anglais que John Le Carré s'est coltiné.
Souvent, ses romans montrent comme les idéalistes sont finalement trahis par les institutions qui les emploient ou devraient les protéger. Des promesses sont rompues, des amitiés sont trahies.
Parfois, comme dans La Maison Russie, les petits soldats arrivés de plein gré ou par hasard dans l'histoire réussissent à s'en sortir. Je ne trahirai pas le devenir des personnages de ce dernier roman mais il clôt magnifiquement cette épopée d'un auteur unique à travers les époques depuis que l'espionnage régit nos vies dans l'ombre, sans bruit.
Merci, John.
Merci pour toutes ces lectures formidables dont on parle régulièrement avec les proches ou les inconnus, pour peu qu'ils s'intéressent à l'Europe et sa petite histoire, à nos voisins de frontières si similaires ou si différents de nous, et notamment nos amis allemands et anglais, sous l'oeil méprisant des USA et de la Russie davantage que de la Chine.
Nos ennemis sont aussi proches que nos amis.
AL.
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