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samedi 30 janvier 2016

J'ai lu "Les Fugueurs de Glasgow" de Peter MAY .

Comme c'est bien naturel en prenant de la bouteille, Peter May a fait vieillir avec lui ses personnages et son narrateur est aujourd'hui un retraité plus tellement solide. Cet homme a gardé quelques vieux amis d'adolescence et c'est l'un d'entre eux qui est porteur de la mauvaise nouvelle : un des anciens de la vieille bande qui a fait les quatre cent coups dans des temps reculés vient de se faire buter. Et le
messager a son idée sur le coupable : il suffit juste de reformer le groupe qui avait fugué à Londres en 1965, de retourner sur place et il se fait fort d'éclaircir cette histoire.
"Les fugueurs de Glasgow" (Runaway en VO) raconte donc deux fugues de l"écosse vers Londres qui se déroulent à cinquante ans d'intervalle et il n'est pas certain que celle de 2015 soit la moins périlleuse des deux.
L'épopée de 1965 est une quête initiatique de rockeurs adolescents désireux d'échapper à leurs parents, à une ville où il ne se passe rien pour rejoindre le Londres des swinging sixties, des Beatles et autres Bob Dylan en visite européenne.
L'épopée de 2015 est celle de gériatres plus ou moins malades et désargentés qui se réveillent de décennies sans intérêt pour vivre une dernière fois une aventure humaine et faire un pied de nez à leurs enfants, soignants... Le pauvre gamer trentenaire qui doit les accompagner en apprendra sans doute davantage sur la vie qu'en 15 ans de jeux en ligne à mitrailler compulsivement des ennemis virtuels.

Si le roman est attachant, les quadragénaires un peu curieux et cultivés n'apprendront rien de vraiment nouveau sur les sixties londoniennes et les quelques name-droppings n'y changeront rien : le thème de l'initiation des adolescents à la vie adulte a bien souvent été traité par ailleurs et dans l’œuvre de Peter May. Les idéaux, le premier amour, le témoignage de jeunes adultes qui demandent déja une deuxième chance, la différence entre ceux qui iront jusqu'au bout comme des plus nombreux qui baisseront les bras...
Le périple des retraités en quête d’aventure n'est pas une première non plus et même plutôt à la mode, que ce soit pour s'adresser à un public sans cesse plus nombreux ou ouvrir des portes de liberté et sortir des poncifs sur la vieillesse assistée et dépendante.
Mais Peter May n'a pas écrit autant de romans toutes ces années sans peaufiner son art et , un peu à la mode Ruth Rendell (rip), il ne s'appuie sur le déroulement parallèle des deux récits  que pour mieux arriver à la fin libératrice. On saura qui a tué et pourquoi, et combien nos actes de nos dix-huit ans peuvent avoir des conséquences encore à l'approche de la fin de notre vie. Mais l'auteur conclut son roman sur des révélations beaucoup plus intéressantes et émouvantes.
C'est donc pour moi l'occasion de rajouter "les fugueurs de Glagow" à ma collection presqu' intégrale des romans de Peter May, un auteur découvert au moment de sa période "chinoise" et que j'ai encore davantage apprécié par la suite pour la période "Ecosse/ Iles Hébrides" .

AL.

http://www.theguardian.com/books/2015/jan/26/peter-may-returning-to-a-runaway-youth



jeudi 22 janvier 2015

J'ai lu Bon Voisinage de Ruth Rendell



  Rangée des enquêtes policières de son Inspecteur Wexford, Ruth Rendell s'est depuis longtemps orientée vers des romans de suspense qui lui laissent beaucoup plus de latitude pour installer ses trames parfois angoissantes.
Elle est un des auteurs dont je suis au plus près les productions et leurs traductions en français.
   "Bon Voisinage" reprend une de ses spécialités: dépeindre les rapports entre habitants d'un même quartier ou, comme ici, d'une petite rue plutôt huppée où les domestiques sont nombreux, bien que de statuts tous différents, auprès de propriétaires eux aussi divers. Les domestiques sont d'ailleurs le lien entre eux tous car , à l'initiative de l'une d'entre eux, ils se réunissent de temps en temps pour des réunions où l'on discute et revendique.

   Tout ceci serait d'un ennui d'un autre âge si Ruth Rendell se contentait d'y introduire une mort violente puis ensuite de dénoncer la brebis galeuse qui dépare le troupeau.Comme chez Patricia Highsmith mais de façon encore plus féroce, les personnages se révèlent en vérité au fil des pages et ceux que l'on croit perdus ne le seront pas forcément, de même qu'aucune certitude ne sera donnée quant à l'arrestation du plus flippé d'entre eux.

La narration est superbe malgré quelques contresens passés à travers la relecture avant l'impression. (A se demander si les éditeurs professionnels font vraiment mieux que les passionnés qui traduisent dans leur coin un roman et le distribuent anonymement et gratuitement sous forme d'ebook : plus de 20 euros pour un bouquin de moins de 300 pages en gros caractères, il faut avoir les moyens et la biblothèque adéquate...).
Un roman excellent qui ne cherche certainement pas de fin morale mais, comme souvent avec Rendell, le voyage compte davantage que le but du voyage.

Alain Lacour

 

Fiche fnac

Auteur Ruth Rendell
Traduction Johan-Frédérik Hel-Guedj
Editeur Des Deux Terres Eds
Date de parution 19/02/2014
Collection Best-Seller
ISBN 2848931647
EAN 978-2848931647    

samedi 3 janvier 2015

J'ai vu Dancing On The Edge, une mini série policière et musico-historique de 7 heures en 4 épisodes

Programmée sur France O,  Dancing On The Edge était annoncée comme une mini série en quatre épisodes évoquant le racisme ambiant dans les années 30 en Angleterre. Elle a fait l'objet d'une
diffusion en novembre 2014 puis d'une rediffusion entière le 2 janvier 2015, alors que les autres chaines de la TNT programmaient les habituels amusements du vendredi soir.

Dancing On The Edge s'est révélée comme un thriller intéressant, après un premier épisode destiné à planter le décor. Une intrigue  portée par une excellente musique de jazz band, des personnages complexes, un scénario bien tourné et une image soignée.

REPLAY (jusqu'au 09/01/2015)

épisode 1 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-20h45 

épisode 2 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-22h10

épisode 3 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-23h40

épisode 4 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-03-01-2015-01h10


Diffusée sur le replay de France Ô jusqu'au 9 ou 10 janvier 2015, D.O.T.E. permet aux afficionnados des séries de passer une ou deux soirées (voire une journée entière) à suivre pendant presque 7 heures les péripéties sociales de ce groupe de jazz noir dans le Londres de l'entre-deux guerres.


Un meurtre mis en scène en épisode 2 donnera l'occasion au scénariste d'éprouver les caractères de chacun de ses personnages à l'éclairage de cette épreuve, des suspicions, des préjugés qui
réapparaitront chez les plus tolérants ou des surprises plus agréables. Alors que riches et pauvres , blancs et noirs avaient pu se mélanger dans l'espoir et la musique, chacun se montrera bientôt dans sa réalité en temps de crise.

Alain Lacour

  • Stephen Poliakoff / Réalisateur et scenariste

Résumé

Dans les années 30, en Angleterre. Le Louis Lester Band, un groupe de jazz composé exclusivement de musiciens de couleur, réussit l'exploit de s'imposer dans l'aristocratie britannique. Pourtant, les débuts ont été particulièrement difficiles, dans un univers encore très raciste et bourré de préjugés. De jeunes Anglais fortunés tombent sous le charme de leur musique, et les imposent face à leurs ainés, plus réticents. C'est alors que la formation se retrouve impliquée dans une affaire de meurtre : aussitôt, les portes du succès et de la reconnaissance commencent à se fermer une à une...


Chiwetel Ejiofor   Matthew Goode
 John Goodman Anthony Head Jacqueline Bisset Tom Hughes   Jenna-Louise Coleman Janet Montgomery    Joanna Vanderham Angel Coulby Angel Coulby     Wunmi Mosaku


telerama : http://television.telerama.fr/television/dancing-on-the-edge-dernier-swing-avant-les-bombes,101372.php





mardi 25 novembre 2014

J'ai vu The Fall, une mini série très noire, très réussie.


Maj 2019 : une 2eme saison est parue. Les deux saisons visibles sur Netflix 

Si vous aimiez Scully, l'enquêtrice des X-Files, interprétée par Gillian Anderson, vous apprécierez sans doute son retour dans la série The Fall.
En effet, Gillian Anderson retrouve la voix française de Caroline Beaune  en interprétant Stella Gibson, un cadre de la police britannique appelé à Belfast pour vérifier qu'une enquête récente a bien été réalisée dans les règles. Elle demande à prendre la suite de l'enquête lorsqu'il apparait que le cas est complexe...
Ce personnage intransigeant impulse sa direction et ses choix au cours des 5 heures que durera cette saison 1.
La série présente à égalité de traitement le personnage du meurtrier, interprêté par Jamie Dornan, ancien mannequin tout à fait convaincant dans son ambiguité.


J'ai beaucoup apprécié cette saison 1 qui n'offrira pas de resolution définitive et appelle inévitablement une suite. Les 5 épisodes passent bien trop vite mais je pense déjà la revoir en détail...
A.L.

Création, scenario et production d'Allan Cubitt.
  • existe en DVD
  • existe sur Netflix
  • existe en VOD 

Le Making Of (vo sous titrée)

Wikipedia : Synopsis

La série suit une enquête du Service de police d'Irlande du Nord (PSNI en anglais pour Police Service of Northem Ireland) sur une série de meurtres récents. Après 28 jours d'investigations sans résultats, la PSNI fait appel au Superintendant Stella Gibson de la Metropolitan Police Service pour réexaminer le dossier. Sous son commandement, la police locale doit traquer et arrêter un tueur en série, Paul Spector, qui s'en prend à des jeunes femmes de Belfast.



lundi 7 octobre 2013

Mad Dogs / Mini-Série GB


Etre invité à Majorque par un pote du bon vieux temps, c'est super pour 4 copains anglais qui vont prendre un peu le soleil, parler des bons moments et faire les fous.
Évidemment, il faut bien compter sur quelques mises au point , quelques rappels des contentieux non réglés
de la jeunesse mais tout devrait finir par bien se passer. Étrangement, c'est celui qui invite dans sa superbe villa, son magnifique bateau, qui semble le plus tendu et le plus rapide à provoquer ses amis.
Mais il y aura bien pire...
Cachotteries, révélations, mauvaises nouvelles et quelques bonnes opportunité. Pas le temps de s'ennuyer pour eux et intéressant à regarder.
Plusieurs récompenses et un remake US annoncé.

  • Attention : seulement 4 épisodes par saison et 3 saisons pour l'instant (2011.2012.2013).
  • doit se terminer en 2014 avec 2 épisodes spéciaux (pseudo saison 4)
  • Saisons 1 et 2 faciles à trouver en streaming, VOD, location, achat.

Mad Dogs
Série télévisée
Mad Dogs est une mini-série britannique créée par Max Beesley et Philip Glenister, produite par Left Bank Pictures et diffusée depuis le 10 février 2011 sur Sky1. En France, la série est diffusée à partir du 13 août 2012 sur Canal+. Wikipédia
Premier épisode : 10 février 2011
Langue : Anglais
Genres : Humour noir, Thriller psychologique, Thriller, Drame




Références :

mardi 2 juillet 2013

GB 84 / David PEACE / Roman ou la première mort de Margaret Thatcher

Le gouvernement britannique était prêt à offrir des obsèques nationales à Margaret Thatcher (décédée en avril 2013)  mais il avait compté sans la mémoire des anglais quant à ce 1er ministre qui a fait basculer leur société vers le libéralisme le plus sauvage en supprimant la plupart des actions et aides gouvernementales qui unissaient le pays et montrant son absence totale de compassion envers les ouvriers et leurs syndicats.
Un rapport urgent des services de renseignements étudiant les réseaux sociaux l'a convaincu de n'en rien faire : exceptionnellement, le temps qui a passé n'a pas effacé la rancune des anglais à l'égard de cette reaganienne convaincue, de ses privatisations meurtrières (au sens propre de l'adjectif quand on pense aux accidents du rail liés) : commentaires incendiaires sur facebook, téléchargements en masse de "The witch is dead", ventes records de champagne et beuveries des fêtards à l'annonce de la mort de la "sorcière". Pourtant les premiers commentaires des médias et personnes politiques interrogées n'étaient qu'éloges, vantant l'entrée de l’Angleterre dans la période moderne (comprendre "libérale décomplexée).  Le gouvernement a pourtant fait officiellement machine arrière en annonçant des obsèques non nationales bien que coûtant plus de 10 millions de Livres aux contribuables de sa très gracieuse majesté.
Une bonne occasion de lire ou relire GB 84 de David Peace pour nous remémorer cette période  très éloignée de l'insouciance du disco.





29 nov. 2010 : Toi qui ouvres GB 84 de David Peace, oublie toute idée de Happy ending, morale, justice, équité...
Certes, nous avions été bien préparés par les opi précédents collant toujours au plus près de la réalité sociale de l'Angeleterre des seventies et du début des eighties. On nous décrit souvent aujourd'hui ces époques comme presqu' insouciantes et colorées. Pas chez David Peace! Il laissait autrefois un peu d'espoir et d'amour à ses héros mais
ici, c'est terminé!
Dans GB 84, on commence en pays noir (minier) après plusieurs mois de grève et le durcissement des positions en présence.
  • Neil Fontaine, qui rédige une partie des chapitres, est le chauffeur-garde du corps- nounou de  Steven Sweet , l'exécuteur des basses œuvres de la dame de fer qui, elle, dirige le royaume uni vers un libéralisme total.
  • Contre eux, le président du syndicat des mineurs et sa lutte sont dépeints par le trésorier du groupe,  Terry Winters, dont les narrations alternent avec celles de Fontaine.
  • Le Mécanicien  est lui totalement dans la violence : elle fait partie de son passé et il reprend du service comme nettoyeur pour son propre compte... mais pas seulement.
  • Tinkerbell (un clin d'oeil à Le Carré?) est un spécialiste des écoutes illégales et il aime son travail. C'est en fait son obsession, : enregistrer tout ce qu on lui demande mais aussi pour son propre compte. Il va "périr" par où il a péché.
  • Elles ne parlent pas directement dans le roman mais les femmes sont omniprésentes dans le roman : les épouses des mineurs qui les nourrissent en les poussant à la reprise ou à la dureté, Margaret Thatcher qui profitera de l'opération de façon magistrale mais aussi Theresa, la femme mystérieuse de Terry Winters et surtout,  l'un des principaux moteurs du suspense, cette Diane, liée à plusieurs des narrateurs.
  • En chronique, façon colonnes de journaux, deux mineurs Peter et Martin nous racontent leur grève de 1984.
Et le thriller là-dedans?
L'angoisse est partout. En regard de nos grèves de la rentrée 2010, la violence de cette période au royaume désuni est incroyable. Les coups, le sang, la faim, le froid, les humiliations se déchainent et ne connaissent aucune limite. Les informations que nous avions en temps réel de cette guerre civile semblent avec le recul bien parcellaires alors que Martin et Peter  donnent  leur témoignages des batailles qu'ils livrent chaque semaine contre les forces policières qu'ils ont pourtant payées de leurs impôts.
C'est magistral, dur, fourmillant de vie et de mort. Un bouquin qui laisse des impressions qui perdurent. Une histoire qui n'est pas finie en tout cas, ni dans le roman, ni dans "la vraie vie". Et je ne peux m'empêcher de penser à James Ellroy par la richesse, l'opulence des impressions, témoignages, côtés sombres mais plus aucune candeur ici...
A lire : oui, absolument.
A acheter : question de moyens financiers mais oui, sans regret. ( 3 euros en occase)
En dotation dans de nombreuses bibliothèques de ville.

le bouquin : GB  84 / David PEACE / 2004: Rivages / Noir / Payot  2009   652 pages 10€50  POCHE


D'autres sites sur Peace :  Black Novel     Moeurs Noires

Les sources annoncées par David Peace :
A Century of Struggle - Brimin's Miners in Pictures by the National Union of Mineworkers (1989).
A Word to the Wise Guy hy Thc Mighty Wah (Beggars Banquet. 1984).
Blood Sweut & Tears by Roger Huddle, Angola Phillips. Mike Situons & John Sturrock (Artworker Books,1985).
Coal, Crisis and Conflict hy Jonathan & Ruth Wintcrton (Manchester University Press, 1989).
Counting the Cosi by Jackie Keating (Wharncliffe, 1991).
Digging Deeper edited by Huw Bcynon (Verso, 1985).
Enemies u(the Smte by Gary Murray (Simon & Schuster, 1993).
Free Agent - the Unseen War 1941 - 1991 by Brian Crozier (HarperCollins, 1993).
Lobster - Tue Journal of Parapolitics. Issues 1-40 edited  by Robin Ramsay (CD- ROM www.lobster-magazinc.co.uk ).
MicroTes by Cabaret Voltaire (Virgin, 1984).
Miners on Strike by Andrew J. Richards (Berg, 1996).
Neither Washington nor Moscow hy the Redskins ( london, 1986).
One of Us by Hugo Young (Pan. 1993).
Open Secret hy Stella Rimington (Hutehinson, 2001).
Policing the Miners' Strike by Bob Fine & Robert Millai  (Lawrence & Wishart, 1985).
Scargill - the Unauthorized Biography by Paul Routiedge (HarperCollins, 1993).
Small Town England by New Model Army (Abstract, 1983-4).
Smear - Wilson and the Secret State by Stephen Dorril & Robin Ramsay (Grafton, 1992).
State of Siege by Jim Coulter, Susan Miller & Martin Walker (Canary Press, 1984).
Sirike - A Sunday Times Insight Book by Peter Wilsher, Donald Macintyre & Michael Jones (Andre Deutsch, 1985).
The Enemies Within by lan MacGregor with Rodney Tyler (Collins, 1986).
The Enemy Within by Seamus Milne (Verso, 1994).
The English Civil War Part !l by Jeremy Deller (Artangel, 2002).
The Miners' Strike - Loss without Limit by Martin Adney & John Lloyd (Routledge & Kegan Paul, 1986).
The Miners' Strike Day by Day by Arthur Wakefield (Wharncliffe, 2002).
The Miners' Strike in Pictures by News Line Photographers (New Park, 1985).
The National Front by Martin Walker (Fontana, 1977).
The Political Police in Britain by Tony Bunyan (Quarte.1977).
Thurcroft - A Village and the Miners' Strike by The People of Thurcroft, Peter Gibbon & David Steyne (Spokesman, 1986).
Understanding die Miners' Strike by John Lloyd (Fabian Society, 1985).
Welcome to the Pleasuredome by Frankie Goes to Hollywood (ZZT, 1984).


Note :  David PEARCE a quitté le royaume désuni pour le Japon en 1992 quand John Major , du même parti que Margaret Thatcher a pris sa succession.

3 remarques :
  1. Les peuples, comme les individus, ont du mal à reconnaître leurs erreurs  : il est connu en marketing qu'on a tendance a racheter une marque qui nous a déçu pour éviter de reconnaître son erreur.
  2. La condition d'émigré peut être très reposante car elle évite de se sentir impliqué dans les mauvais choix des politiques et politiciens...Rien de mieux que ce pays : le japon, j'aime aussi.
  3. Quand on se rappelle de ces quelques grandes gueules de sportifs et chanteurs engagés qui devaient quitter la france si sarkozy était élu, je constate qu'ils sont toujours là, au moins en présence média et pub. Peace a eu le courage de partir et je ne suis pas sûr que la version Blair du parti travailliste l a convaincu de revenir au pays.
  4. Si le marketing a toujours raison, malheur à nous en 2012 en France.
Bibliographie de DP : (liens vers wikipedia france)
  • 2002 : 1974
  • 2003 : 1977
  • 2004 : 1980
  • 2005 : 1983
  • 2006 : GB 84   (le livre annonce 2004 pour la vo et 2009 pour la vf)
  • 2006 : 44 jours"
  • 2007 : Tokyo année zéro
  • 2010 : Tokyo, ville occupée    
Tous ces ouvrages sont publiés en France  aux éditions Rivages.

mardi 10 janvier 2012

Captif, roman de Neil CROSS

Bonne surprise que ce Captif, de Neil Cross.
Très anglais actuel dans la définition des personnages, l'installation du doute ou cette façon de montrer comme les meilleures intentions ont souvent des conséquences catastrophiques...
Il est sympathique, notre héros Kenny à qui on vient d'annoncer qu'il n'a plus que quelques semaines à vivre.
Agréable aussi, son ex femme avec qui il a encore de très bons rapports.
Serviable, cette ancienne inspectrice qui va l'aider dans sa nouvelle quête.
Car le héros de Neil Cross a une idée géniale qui l'aidera en partir en paix avec lui-même : retrouver cette fillette dont il partageait le pupitre à l'école et qui était la seule à lui témoigner de la sympathie.
Malheureusement, la pauvre semble bien avoir disparu : son mari l'a déclaré à la Police il y a quelques années.
Pour Kenny Drummond, notre enquêteur en sursis, son mari est forcément coupable de cette disparition car il semble s'être remis bien vite et apprécier sa vie actuelle avec une "nouvelle" créature...
Et quand on n'a plus que quelques semaines à vivre, on ose tout...

Mon avis :
rien d'outré dans le déroulement de l'histoire et les personnages échappent à la plupart des stéréotypes sans que cela semble artificiel. Avec moins de manières que Ruth Rendell, ma référence dans ce domaine, il tisse sa toile sans que l'on puisse vraiment prévoir les péripéties prochaines ni qu'elles apparaissent outrées...
Du bon travail qui se fait oublier : pas de quoi crier au génie mais un roman drôlement intéressant à bouquiner.

 En dotation dans de nombreuses bibliothèques.

Sources : Fnac.com


Auteur Neil Cross   
Traduction Renaud Morin
Editeur Belfond
Date de parution 19 mai 2011
Collection Romans Noirs
ISBN 2714447    EAN   

978-2714447913   environ 17euros


Un autre avis : Un autre avis : http://action-suspense.over-blog.com/article-neil-cross-captif-ed-belfond-74013150.html

samedi 26 novembre 2011

Un traître à notre goût / John Le Carré

Grand auteur de pavés de centaines de pages, cultivant le détail et approfondissant le caractère de ses personnages même lorsqu'ils étaient récurrents, John Le Carré qui raconta si bien les coulisses de la guerre froide vue à la hauteur de ses plus humbles exécutants, revient aujourd'hui à des personnages russes.
Le choc de la rencontre avec les anglais de 2010 est moins grand qu'en 1975 mais l'auteur montre une fois encore comment un personnage lambda peut partir la fleur au fusil dans une aventure à laquelle rien ne le prédestine.
Dans "Comme un collégien" paru en 1977, Luke est un ancien du service action de services secrets anglais déchirés et il répond présent à l'appel de Smiley qui vient de chasser un maître espion de la tête de ces mêmes services. La mission de Luke sera d'enquêter puis de ramener dans ses filets des responsables chinois importants auxquels on a promis liberté et reconnaissance en dehors de la Chine rouge.

35 ans plus tard, dans un roman deux fois moins épais, le jeune héros s'appelle de nouveau Luke, le vieux brisard se nomme Hector, le personnage à exfiltrer est un millionnaire russe qui blanchit l'argent des mafias et sent que ses successeurs le poussent dehors.
Un Traitre A Notre Goût est plus condensé, plus occidental mais tout aussi menaçant que la version 1977. La liberté n'est pas davantage garantie, la survie non plus. Le romantisme de la quête est toujours présent et John Le Carré revient à son amour pour les russes et la Russie même si les conditions ont changé. Une constante : les services anglais auront à cœur de se faire valoir auprès des plus grands qu'eux dont le présent du royaume uni dépend : en 1977, c'étaient les américains, aujourd'hui il faut plaire les financiers de tous poils et accueillir l'argent sale dans la city.

A lire : oui, un polar mais surtout un roman humain
A acheter : pour compléter une collection ou offrir à un fan

A emprunter : en rayon ROMAN POLICIER de la Bibliothèque Couronnes.

Extrait en pdf    
Le résumé de Seuil :
Deux jeunes amoureux s’offrent des vacances de rêve dans une île caribéenne. Perry est un austère enseignant d’Oxford, Gail une avocate londonienne prometteuse. Leur pays natal est en pleine récession. Ils font la connaissance de Dima, milliardaire russe fantasque et truculent qui arbore une Rolex incrustée de diamants à son poignet, un tatouage sur le pouce droit et cherche un partenaire de tennis.
Mais, en réalité, ce que cherche Dima se révélera être le moteur qui entraîne ce roman majestueux, tragique, captivant, sur la cupidité et la corruption, du Goulag à Antigua, Paris et la finale Federer/Söderling jusqu’à une planque au fin fond des Alpes suisses, en passant par les recoins les plus troubles de la City de Londres, impliquée dans une collusion contre nature avec les services secrets britanniques.

samedi 24 septembre 2011

Orages ordinaires / William BOYD / Roman

rappel :Les Thrillers de Cinéma de 2010 parus en DVD

"On n'en a que pour son argent ", un axiome qui se révèle faux la plupart du temps mais qu'on pourrait espérer se vérifier quand on investit près de 22 euros dans un bouquin d'un éditeur sérieux (Seuil), d'un auteur reconnu (William Boyd) qui fait régulièrement de bons tirages.
"Orages Ordinaires" a été traduit en français en dépit du bon sens et, visiblement, les relecteurs étaient souffrants. Alors que le style de Boyd est généralement une des qualités de ses productions, il vaut mieux ne pas trop s’appesantir ici sur les voitures qui changent de modèle (Nissan Primera devient de temps à autre "une primavera") ou celui des personnages : Jonjo devient Jonju parfois...
Heureusement, il y a l'histoire,les situations, les enchainements et un thème qui rejoint étrangement notre actualité : un dossier accablant sur un médicament dangereux est dans la nature et il va y avoir des morts.
Un deuxième thème nous interpelle : comment pourrais je me débrouiller à notre époque pour disparaitre si j'étais recherché et ma tête mise à prix? pas de logement, pas de carte de paiement...
Un troisième? Pourrais-je trouver le bonheur en perdant la vie que j'ai mis des années à construire, sans revoir mes parents, ma femme,etc..?
William Boyd, une fois de plus, s'en sort très bien et son héros Adam aussi. Le naufragé de 2010 fera quelques bêtises mais réussira souvent  à mettre en échec la police qui le recherche et en veut à sa liberté mais surtout, il parviendra longtemps à échapper aux tueurs envoyés par les financiers qui ont tout à perdre si le dossier sensible est publié. Adam ne comprend malheureusement pas immédiatement que ce dossier est également sa seule chance de survie...
Un bon bouquin dont les personnages sont intéressants, l'intrigue bien menée et un heros qui se découvrira une endurance et un goût de vivre qu'il ne soupçonnait pas. Le contraire d'un roman noir...



La chronique audio sur RTL : http://media.rtl.fr/online/sound/2010/0919/5951673637_c-est-a-lire-orages-ordinaires-de-william-boyd.mp3

La critique sur "le monde de monsieur pickwick"

lundi 7 février 2011

Tokyo Ville Occupée - David Peace

Je viens de lire Tokyo Ville Occupée et je n'ai pas été complètement convaincu :  Un seul fait divers macabre, 12 narrateurs différents (dont la moitié est complètement flippée) , c'est trop pour ma petite mémoire.
L'un des chapitres, notamment, présente trois histoires dont les extraits de phrases sont alternés avec une casse ou police différente : une histoire en italique, une histoire en majuscule... Il faut donc lire une fois le chapitre en ne lisant que les passages en majuscule, une autre fois... Une expérience intéressante?

Tant pis, je  ne serai donc pas un inconditionnel de David Peace mais la période anglaise est, selon moi, formidable.

D'autres sites sur PeaceBlack Novel     Moeurs Noires     Actu Du Noir

Ils ont à dire sur ce  livre :


David Peace  LA Période anglaise :

La Vie Aux Aguets - William BOYD - Roman -

Quand on ouvre un bouquin, que l’on commence la lecture et  que chaque ligne parcourue est un plaisir, il n’y a peut-être pas besoin de chercher plus loin. Cela a été le cas pour chacun des livres de William Boyd que j’ai lu jusqu’à présent. Celui que je vais évoquer aujourd’hui me permet enfin de parler de cet auteur dans une  rubrique «  polar ».
La vie aux aguets(Restless), publié en France en 2007 au seuil, nous replonge dans deux époques passées mais que les moins jeunes d’entre nous pourront se remémorer suivant leur âge.
      En 1976 , Ruth est une jeune femme indépendante qui donne des cours d’anglais à Oxford pour  une entreprise d’enseignement de langues. Elle élève son fils de cinq ans en ce mois de juin qui subit les prémices de la fameuse canicule dont les plus de 40 ans se souviendront. Ce personnage est ici celui du présent et nous permet de vivre ou revivre cette époque où les étudiants iraniens épris de liberté manifestaient pour le départ du Shah d’Iran sans avoir ce qui les attendaient, où l’on roulait en vieille R5 fatiguée, sans climatisation, et bien sûr sans les moyens actuels de joindre à chaque instant les personnes qui nous sont chères.
            Cette façon de situer le présent en 1976 permet à Boyd, en 2006, de nous intéresser plus facilement à une énigme intrigante qui se passe encore une trentaine d’années plus tôt, pendant la 2ème guerre mondiale. Sally, la mère fantasque de Ruth, va nous y entraîner. Lorsqu’elle reçoit la visite de sa fille et de son petit-fils de 5ans en ce mois de juin 1976, la vieille femme est, à leur grande surprise, en fauteuil roulant !Elle serait tombée et l’hôpital lui aurait conseillé de se déplacer le plus souvent possible ainsi. C’est d’ailleurs bien pratique pour transporter des pots de confiture ou bricoler à table. Sa fille vaudrait-elle bien lui rendre quelques petits services ? Et accepterait-elle de lire les mémoires que la vieille femme a commencé à rédiger ? En guise de mémoires, la vieille femme prétend s’appeler véritablement Eva, être d’origine russe et avoir servi sa nouvelle patrie l’Angleterre en travaillant pour une officine mystérieuse et son non moins mystérieux patron.Pour sa fille Ruth, c'est certain, Maman perd la boule !
      Mon avis : William Boyd réussit ici un roman plein de tendresse et d’admiration pour ses personnages féminins dont la plus libre et libérée (« free woman » en anglais est équivoque) n’est pas celle que l’on pourrait croire.
      Le monde de 1941 est, sans surprise, plein de chausse-trappes, d’ennemis connus et inconnus, de mensonges et de faux semblants et la trahison apparaitra bientôt dans le récit qu’écrit Sally-Eva.
      Mais le monde de 1976 n’a rien à lui envier : les manifestants iraniens sont surveillés et photographiés par la police, une routarde Allemande hébergée chez Ruth est-elle seulement une hippie ou est-elle liée à la fraction armée rouge de Baader ? A Ruth aussi on demande son aide patriotique en surveillant ses étudiants et invités… La paix est aussi une période difficile à gérer.
      Alors, bien sûr, situer l’action du présent en 1976 a beaucoup de charme et nous apporte autant de dépaysement que l’époque de 1941 mais le mérite est aussi de rendre intéressante la recherche du personnage de traître qui a mis en danger la pauvre Sally-Eva pendant la guerre. 
      Trente ans après, il n’est pas idiot de présumer qu’il ou elle est encore de ce monde, en pleine forme, vivant sa vie sans remord et ayant peut-être même profité de sa trahison alors qu'en faire la recherche en 2006 aurait sans doute manqué d'intérêt autre qu'historique. 
      Situer cette enquête pendant l'été caniculaire de 1976 ajoute encore une dimension d'étrangeté, comme l'a fait Ruth Rendell pour son magnifique "Le Petit Été De La Saint-Luke" que j'affectionne.
      Oui, William Boyd réussit bien son coup et j’ai adoré cette lecture reposante en sortant de « Tokyo Ville Occupée » de David Peace

      A lire :oui

      L'auteur : William Boyd 
      Le résumé  extrait de wikipedia.
      [...]Un chapitre sur deux, Ruth fait part au lecteur de sa vie quotidienne (son fils Jorchen, ses élèves, l'apparition de l'oncle de Jorchen, un délinquant) ainsi que de ses inquiétudes vis à vis des révélations de Sally qu'elle pense atteinte de paranoïa. Mais peu à peu, Ruth doit admettre le passé de sa mère d'autant plus que celui-ci se rappelle à elle un jour.

      De son côté, Eva-Sally narre ses aventures sous le titre de L'Histoire d'Eva Delectorskaya. Après la mort de son frère à Paris, Eva jeune femme indépendante apprend que celui-ci faisait partie d'un groupe d'espionnage. Elle est convaincue de reprendre le travail de Kolia par son chef Lucas Romer à la British Secutity Coordination (BSC). Les missions d'Eva la conduisent de Belgique en Angleterre de New York au Nouveau-Mexique où l'attend la plus importante. Trahie sur le point de transmettre une carte, Eva assassine son correspondant et comprend l'identité de la brebis galeuse au sein des services[...
      Note sur le contexte historique de La Vie aux aguets par l'auteur 
      La Vie aux aguets est, bien entendu, une oeuvre de fiction, mais une grande partie de son contenu est fondée sur des fait réels - des faits peu connus néanmoins.
      Très peu de temps après être devenu, en mai 1940, Premier ministre de l'Angleterre, et son pays se retrouvant seul à faire face à la puissance de l'Allemagne nazie, Winston Churchill se fixa une tâche suprême : persuader les États-Unis de se joindre à la guerre en Europe en tant qu'allié de la Grande-Bretagne.
      On oublie aujourd'hui, en cette époque de la prétendue « relation privilégiée », à quel point, en 1940-1941, cet objectif était rude et improbable. Prêt à aider la Grande-Bretagne, le président Roosevelt se heurtait à un Congrès complètement anti-interventionniste et à une population bien décidée à ne pas aller se battre de nouveau en Europe. Les sondages indiquaient régulièrement que 80 % des Américains étaient opposés à la guerre. De plus, une anglophobie considérable, pour ne pas dire violente, régnait aux États-Unis.
      En conséquence, le gouvernement britannique décida qu'une cam­pagne de persuasion était nécessaire pour changer le cours de cette grande marée de l'opinion publique. En 1940, avec la complicité du gouvernement américain, un bureau fut établi à New York sous l'appellation inodore de British Security Coordination (BSC). La BSC devint bientôt une vaste organisation d'opérations clandes­tines, employant à son apogée quelque trois mille personnes tra­vaillant à partir de deux étages du Rockefeller Center. Leur tâche était simple : amener par tous les moyens les Américains à changer d'idée quant à leur ralliement au conflit européen, et engager une guérilla politique contre les non-interventionnistes ou les organisa­tions perçues comme anti-anglaises ou pro-nazies, tels l'America First Committee ou le German-American Bund.
      C'est à ces fins que la BSC instillait de la propagande pro-britan­nique dans les journaux américains, passait des informations en avant-première aux éditorialistes célèbres, manipulait les nouvelles diffusées par les radios, harcelait les ennemis politiques au Congrès et dans l'industrie, et répandait de méchants bruits sur les buts et intentions de l'Allemagne nazie. Le Washington Post décrivait récemment les activités de la BSC comme un « magistral pro­gramme d'action clandestine - sans doute le plus efficace de l'histoire ».
      Une bonne partie de La Vie aux aguets se déroule sur cette toile de fond. Lucas Romer, le maître espion, est un personnage clé de la BSC. Eva Delectorskaya travaille sur le terrain, contrôle deux sta­tions de radio, dissémine de fausses nouvelles dans les agences de presse et les journaux américains. Tout ceci était pratiqué couram­ment aux États-Unis par les Britanniques avant Pearl Harbour. L'histoire des fausses cartes, exposant les ambitions nazies dans les Amériques du Sud et centrale, est parfaitement authentique. Même si Roosevelt, J. Edgar Hoover et le FBI connaissaient l'existence de la BSC, ils n'avaient à coup sûr aucune idée véritable de l'échelle ni du cynisme manipulateur de ses opérations. Hoover commença à s'inquiéter de la taille de la BSC vers la fin de 1941, mais l'attaque du Japon sur Pearl Harbour rendit ses soucis superflus. Quelques jours plus tard, Hitler déclarait unilatéralement la guerre aux États­Unis et le rêve de Churchill devenait réalité. La Grande-Bretagne avait désormais son allié tout-puissant - la guerre contre l'Allemagne pouvait être gagnée, à coup sûr. Mais il s'en était fallu de peu. Si les Japonais n'avaient pas attaqué, ou si l'étendue des opérations clan­destines de la BSC et ses manipulations de l'information avaient été révélées[…], alors l'opinion publique américaine, plus isolationniste que jamais, se serait opposée avec plus de ferveur encore à toute intervention. En l'occurrence, pour l'Angleterre, ce sont les Japonais et Hitler qui finalement - et ironi­quement - firent la différence.
      Si l'histoire des opérations secrètes de la BSC aux États-Unis est depuis quelques années, mieux connue des historiens de la Seconde Guerre mondiale et des spécialistes des affaires de renseignement, elle demeure, à mon avis, presque totalement ignorée du monde en général. En fait, elle constitue encore une sorte d'embarras historico­politique. Ainsi que le Washington Post le remarquait: « Comme tant d'autres opérations des services secrets, celle-ci comportait une déli­cieuse ambiguïté morale. Les Britanniques utilisèrent des méthodes impitoyables pour atteindre leurs buts, et, à l'aune des standards du temps de paix, certaines de leurs activités peuvent paraître scanda­leuses. Pourtant, elles furent pratiquées pour la cause de l'Angleterre contre les nazis, et, en amenant l'Amérique à l'intervention, les espions britanniques ont aidé à gagner la guerre. »

      William Boyd

      vendredi 28 janvier 2011

      Feuilleton : la mort de Lady D.

      D'après ""The Secret Story Of Assassination" Richard Belfield.

      Un.
      Les dernières 24 heures de Lady Di ont commencé sur le Yacht de Mohamed Al Fayed, le Jonikal, basé en Méditerranée. C’était la fin des vacances pour Diana et Dodi et ils décidèrent de revenir à Londres en passant par Paris, empruntant le jet privé de Al Fayed  jusqu’à l’aéroport du Bourget. Évidemment, il y eut une fuite et les paparazzi étaient avertis. Le temps que le couple arrive, ils étaient déjà une petite troupe à l’attendre puis le suivirent jusqu’à Paris. Au Bourget, les paparazzi étaient Romuald Rat et son chauffeur Stéphane Darmon sur une Honda 650 bleu nuit immatriculée 302 LXP 75, Fabrice Chassery dans une Peugeot 205 noire immatriculée 5816 WJ 92, David Oderkerken conduisant un 4x4 Mitsubishi Pajero beige immatriculé 520 LZP 75, Alain Guizard conduisant une Peugeot gris-bleu immatriculée 3904 ZR  92 et Laurent Cahuet sur une moto BMW bleue.  
      Le couple était transporté dans une Mercedes par Philippe Dourneau, un chauffeur régulier du Ritz, qui conduisait souvent les stars hollywoodiennes en visite à Paris. Il y eut déjà une escarmouche dès le début de la visite. Si l’on en croit leurs allégations, les paparazzi dirent qu’ils avaient simplement suivi la Mercedes de Dourneau et la Range Rover de couverture pour voir où ils allaient. La version des People est toute différente.
      En plus d’être un conducteur très aguerri, l’une des principales compétences de Philippe Dourneau est qu’il était capable de conduire dans Paris à grande vitesse, pendant que les paparazzi le mitraillaient de leurs flashs dans les yeux, une technique qu’ils utilisent souvent pour déstabiliser les chauffeurs et tant mieux si, par hasard, la photo est bonne. Je rappelle que les flashs que l’on trouve pour les professionnels n’ont rien à voir avec ceux qui équipent nos appareils tant par leur impressionnante puissance que leur rapidité à se recharger. Cette résistance aux fortes lumières est une capacité dont Dourneau a bien eu besoin cet après-midi-là. Il a dit à la police que bien que la journée d’été soit très ensoleillée, alors que les paparazzi bourdonnaient le long de la voiture sur leur moto, ils l’avaient en partie aveuglé avec leurs flashes. (Rapport de police, trois septembre 1997).
      Bienvenue à Paris, princesse Diana.
      Les deux gardes du corps, Trevor Rees-Jones et Kez Wingfield , suivaient la Mercedes de Diana et Dodi Al Fayed dans une Range Rover conduite par Henri Paul, le chef de la sécurité du Ritz. Wingfield a assuré  à la police que sur l’autoroute jusqu’à Paris, l’un des paparazzi, conduisant une Peugeot noire, (Kez Wingfield  l’a identifié comme étant Christian Martinez, dont on reparlera) avait louvoyé pour s’intercaler devant le Range d’Henri Paul, freinant brusquement pour essayer de ralentir le véhicule de couverture et rompre le convoi. Les deux fois, Henri Paul, qui avait suivi plusieurs cours de conduite défensive, braqua et l’évita. Ce fut un grand moment de conduite acrobatique. Martinez a nié cela mais ce n’était que la première occasion ou la version des événements par les paparazzi était le contraire de toutes les autres. Ce ne serait pas la dernière.
      A noter que Richard Belfield qui narre cet épisode dans son livre ne parle pas de Martinez comme étant présent dès le début au Bourget mais d’un Fabrice Chassery en 205 noire.

      L'histoire de l'assassinat politique - Richard Belfield (en anglais)

      Quand on commence à être connu pour son gout pour le polar, il arrive qu'on vous fournisse gracieusement en matière première. Les cadeaux de saison sont tout trouvés et on peut même penser à vous à la simple vue d'un bouquin. De Londres, on m'a rapporté "The Secret Story Of Assassination" de Richard Belfield, un inconnu, semble-t-il en publication française quel que soit le bouquin. Chez les anglophones, il est surtout connu pour son "Pourrez vous craquer le code Enigma ? " faisant référence à la célèbre machine Enigma conçue pour le transcodage des transmissions nazies, machine dont les alliés auraient réussi à briser le code.
      L'éditeur affiche en sous titre " Les assassins et leurs commanditaires dévoilés" et c'est bien ce que fait Richard Belfield ici. Ce producteur d'émissions télé fait surtout une analyse scientifique et exhaustive de la motivation de l'assassinat politique, de ses ratés, ses risques et ses effets souvent contre-productifs.
      En marge, bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'assassinat, les morts sur le sol français de Dodi Al Fayed et Lady Diana connaissent dans ce livre une étude bien plus poussée et professionnelle que ce à quoi nous en étions pudiquement restés dans les productions françaises. Je suis en train de traduire cette partie afin d'éclairer les dernières analyses de ce drame et je les publierai sans doute ici.
      Dans la forme, je regrette que ce documentaire oblige constamment à aller voir les références en fin de livre, références fort détaillées et indispensables à la compréhension. Des notes en bas de page auraient été bien plus pratiques selon moi.
      L'apport de l'auteur est aussi qu'il accorde à chaque tentative d'assassinat ou assassinat une valeur quant à ses effets posthumes. L'assassinat de Sadate aura ainsi de bien plus grande conséquence que celui de Kennedy que l'on mentionne pourtant toujours comme l'un des grands événements du XXe siècle. Ce sujet, le président Kennedy est ici dépeint sous des traits bien moins sympathiques que ce qu'on lit habituellement sur lui. Richard Belfield nous décrit ici comment ce président fut l'un des plus grands commanditaires d'assassinats politiques et comment il fit tout pour éviter un rapprochement entre le Sud-Vietnam et le Nord Vietnam qui n'aurait plus laissé à l'armée américaine que le loisir de rentrer au pays et compromettre ainsi la réélection de Kennedy.
      L'auteur termine son livre en donnant une simili leçon d'assassinat ainsi qu'une photocopies de la stratégie de l'assassinat en conférence telle que le donnent les documents de la CIA en 1954 sur le Guatemala, documents consultables dans les archives de la NSA à Washington, une administration où j'ai eu le privilège d'être invité au début des années 90, mais dont on parle beaucoup plus depuis les attentats du World Trade Center.

      Mon avis :
      Le livre, disponible uniquement en anglais, est une étude quasi exhaustive de nombreux assassinats. Il est très intéressant de décortiquer ainsi ces actes politiques souvent mal connus. L'auteur cherche également à analyser les conséquences qu'ont eu ces actions. ainsi, l'assassinat n'apparaît pas être un très bon moyen de réaliser ses objectifs politiques. Il se retourne souvent contre son instigateur et, encore plus souvent, produit des effets contraires à ceux recherchés. il êtes aussi intéressant de constater que, de même que Sadate a été assassiné pour des raisons religieuses intégristes par un de ses compatriotes, un président israélien impliqué dans le processus de paix l'a été plus tard  pour les mêmes raisons. Les assassins des deux chefs d'État avaient eu la caution de chefs religieux qui leur avaient assuré qu'on pouvait assassiner au nom de Dieu des hommes politiques qui avaient trahi leur religion. En effet, le "Din Rodef" donnerait le droit à un juif de punir un juif qui brade la propriété d'un autre juif et n'était-ce-pas ce dont on pouvait accuser le président Rabin qui voulait la paix au prix de concessions territoriales.On y apprend notamment comment un chef d'état  blessé peut bondir à l'abri dans sa voiture alors que les légistes lui trouveront lors de l'autopsie une moelle épinière sectionnée. Un peu comme la balle magique de Kennedy...
      Le livre est très professionnel et semble s'appuyer sur des temoignages solides.

      A lire :      oui, quand on pratique l'anglais.
      A acheter  : oui, il peut aussi servir de référence.

      Le livre sur amazon  (Vente par correspondance)
      • Paperback: 336 pages
      • Publisher: Magpie (17 April 2008)
      • Language English
      • ISBN-10: 1845297660
      • ISBN-13: 978-1845297664
      L'auteur :

      Peu de renseignements sur l'auteur, surtout connu comme producteur de télévision .

      Documents :
      Extraits de l'index du livre :à la rubrique "ASSASSINS"


      Agca, Mehmet Ali 170-2
      Akbar, Saad 169
      al-Utaibi, Juhaiman 208
      Amir,Yigal 156-62
      Barak, Ehud 96
      Black September 97
      Bonnier, Fernand 207
      Booth, John Wilkes 157
      Brutus 87-9
      Cabrinovic, Nedeljko 2
      38 Corday, Charlotte 199-201204,205-7
      Cubrilovic, Vaso 238
      de Merville,
      Hugh 128 de Tracy,
      William 128
       Elser, George 202
      Eter, Musbah 145
      Farrell, Mairéad 239-40,
      243-4
      Fitz Urse, Reginald 128
      Gabcfk, Josef 211
      al-Gihor, Ali 111-12, 114­
      Grabez, Trifko 238
      Grigulevich, Iosef 28, 33
      Hafiz, Hasan Abde190-1
      Hassan, Maguid Ahined 255-6
      al-Islambouli, Khalid 250,
      258-63
      Jackson, Robin 'The Jackal'121
      KGB agents 40, 42-5, 238
      Khokhlov, Nicolai 35-9,47,48, see also main entry
      Kubis, Jan 211
      le Breton, Richard 128
      McCann, Daniel 239-40,243-4
      McVeigh,Timothy 230
      Mafart, Major Alain 100
      Maschkivitzan, Mozes 48-50,see also main entry
      Mulroney, Michael 275-8
      Orlov, Alexander 33
      Orta, Juan 52
      Oswald, Lee Harvey 157-8,
      166, 168, 170
      Panyushkin, Aleksandr
      Semyonovich 31, 32-3,34-5, 37-8, see also mainentry
      Pausanias 165-6, 168
      Popovic, Cetres 238
      Prieur, Dominique 100
      Princip, Gavrilo 238
      profiling of 38
      Ray, James Earl 157, 167-8,170
      Ruby, Jack 168
      Saied, Mahmoud 90-1
      Sanchez, Romeo Vasquez 15, 169
      Savage, Sean 239-40, 243-4 Sicarii, the 60-1
      Sirhan, Sirhan Bishara 157,161-5,167
      Stashynsky, Bogdan 28, 43-5, 47
      Stauffenburg, Colonel Claus von 202
      Wildprett, Wolfgang 40-1, 47