Affichage des articles dont le libellé est 3 étoiles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 3 étoiles. Afficher tous les articles

mardi 12 mai 2015

J'ai lu Un Avion Sans Elle, de Michel BUSSI

Le 12 mai 2015 / maj 2019


"Un Avion Sans Elle" est le premier livre ou ebook que je lis de Michel Bussi. Etait-ce un choix, une prescription , un nom trouvé dans mes recherches, je ne m'en souviens plus :  je ne suis pas approvisionné en parution par les éditeurs et, en dehors de mes chouchous, je dois bien me fier à une couverture, une critique radio ...
Un avion de ligne s'écrase dans les années 80 et, sur les deux bébés présents à bord, un seul a survécu ; c'est d'ailleurs le seul rescapé de la catastrophe. Après une bataille juridique entre les deux familles qui le "revendiquent", la petite fille rejoint celle qui a obtenu sa garde. Un détective est loué par la famille flouée pour tirer au clair cette histoire avec quelques conditions étranges dont la durée de son enquête qui devra durer 18 ans et apporter une solution lorsque l'enfant arrivera à sa majorité.
Le livre est en grande partie le récit du détective qui meurt peu après la fin de son enquête, récit qu'il a écrit dans un cahier et remis à la jeune adulte.

Il y a évidemment bien davantage dans ce bouquin que le suspense de savoir si "Libellule" a bien été attribuée à la bonne famille et un test ADN réalisé à l'aube des années 2000 apportera un début d'explication. Un début, car Michel Bussi a évidemment assaisonné son livre de centres d'intérêts annexes.
 
C'est une bonne pioche, autant le dire tout de suite et j'ai eu pas mal de plaisir à potasser le bouquin qui, pour une fois, a été pour moi un "tourneur de pages" . Libellule est présente par moments mais c'est plutôt à partir des gens qui la suivent ou l'on fréquentée qu'on comprend l'histoire et qu'on découvre les certitudes ou les doutes que chacun peut avoir, même si on suppose que Bussi aura soin de nous réserver un coup de jarnac à la fin.
Le détective ne se débrouille pas mal, les jeunes ne sont pas tête en l'air mais intéressants, les personnages "ordinaires" plutôt bien dépeints et la psychopathe de l'histoire reprend un peu de réalité sur la fin de l'histoire alors qu' elle me semblait le personnage le moins crédible de l'histoire.

Bravo également à Michel Bussi pour une très belle scène de séduction et d'amour qui témoigne d'un vrai talent d'écrivain.

Alain Lacour / Playa Del Ingles, GC, Espagne


En livre imprimé et ebook

ISBN : 2266252712  ou
978-2-266-23389-7 

  Éditeur : Pocket (2014) 

 

http://www.babelio.com/auteur/Michel-Bussi/113715

http://www.decitre.fr/livres/un-avion-sans-elle-9782266233897.html

 

 

 


samedi 3 janvier 2015

J'ai vu Dancing On The Edge, une mini série policière et musico-historique de 7 heures en 4 épisodes

Programmée sur France O,  Dancing On The Edge était annoncée comme une mini série en quatre épisodes évoquant le racisme ambiant dans les années 30 en Angleterre. Elle a fait l'objet d'une
diffusion en novembre 2014 puis d'une rediffusion entière le 2 janvier 2015, alors que les autres chaines de la TNT programmaient les habituels amusements du vendredi soir.

Dancing On The Edge s'est révélée comme un thriller intéressant, après un premier épisode destiné à planter le décor. Une intrigue  portée par une excellente musique de jazz band, des personnages complexes, un scénario bien tourné et une image soignée.

REPLAY (jusqu'au 09/01/2015)

épisode 1 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-20h45 

épisode 2 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-22h10

épisode 3 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-02-01-2015-23h40

épisode 4 : http://www.franceo.fr/emission/dancing-edge/diffusion-du-03-01-2015-01h10


Diffusée sur le replay de France Ô jusqu'au 9 ou 10 janvier 2015, D.O.T.E. permet aux afficionnados des séries de passer une ou deux soirées (voire une journée entière) à suivre pendant presque 7 heures les péripéties sociales de ce groupe de jazz noir dans le Londres de l'entre-deux guerres.


Un meurtre mis en scène en épisode 2 donnera l'occasion au scénariste d'éprouver les caractères de chacun de ses personnages à l'éclairage de cette épreuve, des suspicions, des préjugés qui
réapparaitront chez les plus tolérants ou des surprises plus agréables. Alors que riches et pauvres , blancs et noirs avaient pu se mélanger dans l'espoir et la musique, chacun se montrera bientôt dans sa réalité en temps de crise.

Alain Lacour

  • Stephen Poliakoff / Réalisateur et scenariste

Résumé

Dans les années 30, en Angleterre. Le Louis Lester Band, un groupe de jazz composé exclusivement de musiciens de couleur, réussit l'exploit de s'imposer dans l'aristocratie britannique. Pourtant, les débuts ont été particulièrement difficiles, dans un univers encore très raciste et bourré de préjugés. De jeunes Anglais fortunés tombent sous le charme de leur musique, et les imposent face à leurs ainés, plus réticents. C'est alors que la formation se retrouve impliquée dans une affaire de meurtre : aussitôt, les portes du succès et de la reconnaissance commencent à se fermer une à une...


Chiwetel Ejiofor   Matthew Goode
 John Goodman Anthony Head Jacqueline Bisset Tom Hughes   Jenna-Louise Coleman Janet Montgomery    Joanna Vanderham Angel Coulby Angel Coulby     Wunmi Mosaku


telerama : http://television.telerama.fr/television/dancing-on-the-edge-dernier-swing-avant-les-bombes,101372.php





dimanche 12 août 2012

L'homme de Lewis,Peter MAY, roman - - - Archives 2008 : Les Disparues De Shanghai

Peter May, L'Homme De Lewis             Aout 2012



Peter May est l'auteur d'une jolie série chinoise qui mettait en action un policier chinois qui devait composer avec sa hiérarchie tout en entretenant une liaison avec une américaine exilée venue en Chine pour y échanger des connaissances sur la médecine légale. Les disparues de Shanghai était chroniqué sur ce même site en 2008 et on retrouvera ce texte ici en fin de page.

"L'homme de Lewis" est un roman beaucoup plus mûr du même auteur ,  livre paru et traduit beaucoup plus récemment. Peter may y fait intervenir un héros récurrent d'une nouvelle série, écossaise cette fois : Fin McLeod.
Après des déboires dramatiques, mcLeod retourne sur l'île Lewis, des hébrides écossises,qui l'a connu enfant,. Le retour peut sembler rude puisque Fin ML installe une tente dans les ruines de l'ancienne maison familiale sur cette île peu épargnée par le vent, la pluie... Il y retrouve son amour de jeunesse dont le père Tormod est atteint d'alzheimer et le frère a du mal à s'installer avec son amie a qui il a fait un enfant...
Voila qu'on retrouve dans les tourbières le corps d'un homme mort il y a plusieurs décennies. En retrouvant son identité, il apparait que Tormod est le principal suspect : comment pourrait-il se défendre alors qu'il ne se souvient pas de ce qu'il a fait l'heure précédente?
Fin mc Leod va enquêter sur la presqu'île voisine d'où est originaire le vieil homme et essaiera de retracer le parcours lointain et tortueux de cet homme, rappelant ainsi le sort que réservaient les autorités écossaises aux orphelins qu'on envoyait sur ces îles comme main d'oeuvre.
Le récit est formidablement réparti entre les impressions et souvenirs que Tormod ressasse et la narration de l'enquête de Fin. Les atmosphères sont intéressantes, la géographie des lieux une découverte, les évolutions amenées avec intelligence, les caractères des personnages fouillés et particuliers.
Une réussite qui est un retour de cet auteur à sa région natale et un témoignage de sa formidable évolution d'écrivain.

L'homme De Lewis  / Peter May   
Prix : 20.00 € /    ISBN : 978-2-8126-0253-5     Sorti le : 12/10/2011



21 octobre 2008 

Peter May, Les disparues de Shanghaï

Quand on retrouve des corps de femmes démembrées dans un chantier à Shanghaï, on a vite fait de se rendre corps que les corps ont déjà été "ouverts" comme lors d'une autopsie et il leur manque de nombreux organes. Vol d'organes destinés à la revente? Ce serait trop simple : en effet, tout semble avoir été fait pour garder en vie le plus longtemps possible les pauvres victimes alors qu'il est habituellement possible de prélever des organes post-mortem.
Voilà le postulat de départ de cette enquête où l'on retrouve le policier pékinois ( pékinois de Pékin, pas le chien!) Li Yan et l'indomptée légiste américaine Margaret qui refuse toujours de se faire aux us et coutumes locales. Comme ce serait trop simple de les laisser s'envoyer en l'air comme ils avaient commencé à le faire dans les opus précédents, Peter May a cru bon de rajouter une séduisante enquêtrice chinoise qui a tout pour faire revenir le beau Li vers des amours chinoises.
Hélas, il devient vite lassant de voir les deux femmes se chamailler pour passer au "Li", entre les piques acerbes, les souleries de l'Américaines, les problèmes de yin et Yang de la chinoise et les hésitations de collégien du chinois qui se rappelle les bon coups avec l'une et est prêt à se laisser tenter par l'asiate.
l'enquête va de rebondissements en évolutions , naviguant entre les pressions politiques et la gymnastique intellectuelle compliquée à laquelle il faut se livrer dans une Chine héritière du passé mais pressée de s'enrichir ( on est en 2000).
Comme souvent dans un polar bien fait, le lecteur avait la possibilité de trouver la solution assez tôt mais ce n'était pas évident et on ne peut précéder les enquêteurs que de quelques lignes ou pages. Il reste que tout ceci est bien convenu et qu'on a lu ou vu beaucoup plus trépidant et angoissant comme enquête se déroulant en chine.



Il serait injuste de le comparer avec le magnifique
"Le tigre blanc" de Robert Stuart Nathan .




Dans "Les disparues de shanghaï", on reste dans l'ambiance polar classique. Pourquoi ne pas alors revenir au premier opus de la série que je conseillerais plutôt :
MEURTRES A PEKIN de Peter May , éditions du Rouergue, qui a l'avantage de nous faire découvrir les personnages. Ici encore, les "suites" ne valent pas le premier livre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tigre_blanc
http://totalybrune.canalblog.com/archives/2012/06/11/24465984.html


dimanche 26 février 2012

Requiem Pour Un Thon / Romain CHABROL : Roman

Un intéressant mélange pour ce polar à base d'écologie où les méchants se font des tonnes de fric en exploitant les réserves de thon rouge en méditerranée. Le poisson préféré des amateurs de sushis est épuisé dans toutes ses eaux traditionnelles et c'est ici qu'il faut le pêcher maintenant. Des millions de dollars sont en jeu dans cette conquête de l'or rouge qui ne respecte aucune des lois pondues par les commissions nationales et européennes. Des avions pirates repèrent les bancs miraculeux et envoient les bateaux faire leur récolte au bon endroit au bon moment...
C'est en avion, justement qu'Alex, employé par Greenpeace,  va faire son enquête sous couverture d'autres entreprises ou associations toutes interdépendantes mais souvent bien reconnaissables sous les alias que leur donne l'auteur.
Un dossier formidablement documenté qui permet de prendre conscience des enjeux liés à cette chasse hors normes, aux luttes entre les grands armateurs qui utilisent tous les moyens pour rester en course en se servant des ONG qui croient dénoncer leurs pratiques. Entre anciens trafiquants jurant qu'ils ont abandonné le massacre,  petits chefs d'associations qui régentent leurs subordonnés comme au XIXeme siècle, pilotes se croyant les héros de missions guerrières, armateurs richissimes se vantant de simplement vouloir nourrir leur famille...
Si Alexandre croit seulement travailler pour le bien de l'humanité et dénoncer les affreux jojos, il se retrouve en vérité dans une véritable guerre des gangs où l'on voit les autorités très rarement...
Des poursuites, de l'enquête sur le terrain, des recherches documentaires... mais aussi quelques ressorts typiques du thriller et de l'intox...
Le temps passe vite, c'est énergique et j'ai apprécié que l'auteur nous évite les leçons de morale et reste concentré sur les personnages et les enjeux.
Une saine lecture et une bon surprise pour ce qui semble un premier roman.

Note : l'édition est créative et originale. Bravo.

  • Broché: 224 pages
  • Editeur : Les Petits Matins (14 octobre 2010)
  • Collection : Les Petits matins
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2915879834
  • ISBN-13: 978-2915879834


http://www.liberation.fr/terre/01012297975-requiem-pour-un-thon-polar-en-eaux-troubles 

http://lecturissime.over-blog.com/article-requiem-pour-un-thon-de-romain-chabrol-61625945.html

http://delavareuse.over-blog.com/article-requiem-pour-un-thon-de-romain-chabrol-76929170.html

jeudi 9 février 2012

Jusqu'à la folie / Jesse KELLERMAN / Roman

Après avoir fait sa médecine, jonah commence le parcours pratique qui le conduira à son diplôme de toubib. Les premiers épisodes en sont plutôt exigeants et, même s'il sait que tout est fait pour éliminer les faibles, il s'accroche, enchaîne les services en subissant la tyrannie inhérente à ce système, le Docteur House n'étant pas le plus terrible de ses représentants.
Mais c'est en dehors de l'hôpital que l'attend son destin. Dans la rue, il porte secours à une jeune femme qui rampe pour échapper à son agresseur, armé d'un couteau, qui l'a déjà tailladée. Au cours de son intervention, l'agresseur est tué par sa propre arme.
Du jour au lendemain, Jonah apparait comme le héros du moment pour les médias et c'est "Superdoc" qu'on le surnomme maintenant au cours de son externat.
Celle qu'il a sauvé vient le remercier quelques temps après, elle st jolie et reconnaissante, ils commencent une relation passionnée alors que la famille de l'agresseur tente de prouver que celui-ci n'était pas le monstre assoiffé de sang que la presse a décrit.
Un bienfait demeure rarement impuni comme semble vouloir le dire la quatrième de couverture du bouquin et la présentation tapageuse du roman peut agacer en rappelant "Les Visages", 1er roman de l'auteur, dont on nous avait rebattu les oreilles à sa sortie et qui m'avait laissé sur ma faim en mars 2011 sur ce même site.

Mon avis :  Je considère que "Trouble" (le titre original de "Jusqu'à la folie") est plus réussi, plus humain, moins excessif. Le héros peut sembler naïf dans la première moitié de l'intrigue mais il ignore ce que nous savons : qu'il est dans un polar plutôt noir, qu'il va lui arriver pire que ce qu'il a déjà vécu et que ses stages de médecine ne seront bientôt plus sa principale préoccupation.
Comme le personnage de Boyd dans "Orages ordinaires", il ne va pas se contenter d'enchaîner les sottises, les naïvetés et autres idioties qui énervent tant le lecteur lorsqu'un auteur veut présenter son héros comme un être innocent et en bute à un monde cruel; Jonah, au contraire, apprend chaque jour, s'endurcit face aux épreuves qui lui sont imposées et fait plutôt bonne figure grâce ou malgré sa famille, son avocat et autres officiers de police. Il n'est pas présenté uniquement comme une victime de son bon cœur comme le veut la bible du thriller américain...
Les personnages annexes sont plutôt crédibles dans leur complexité.
Le personnage du méchant est tout à fait standard dans sa rouerie, son gout de la manipulation, son passé trouble, etc... mais cela ne nuit pas à l’intrigue, à l'évolution du récit.
Sur la fin du roman, Jesse Kellerman fait aussi le choix de nous  épargner une description de scène de violence sanglante pour ne la raconter que sous forme d'un témoignage de son héros. Bien vu.
Il semblerait que "Jusqu'à la folie" ait été écrit avant "les Visages", l'auteur y va moins "à l'esbrouffe" et le roman me semble mieux maitrisé que le best seller en question.


J'ai bien aimé...


Jusqu'au Bout De La Folie
Jesse Kellerman
Edition / Collection : Les deux terres
Date de parution : 5 octobre 2011
original "Trouble" 2007
traduction :Julie Sibony
Nombre de pages : 376 
Prix : 22,50€

mardi 10 janvier 2012

Captif, roman de Neil CROSS

Bonne surprise que ce Captif, de Neil Cross.
Très anglais actuel dans la définition des personnages, l'installation du doute ou cette façon de montrer comme les meilleures intentions ont souvent des conséquences catastrophiques...
Il est sympathique, notre héros Kenny à qui on vient d'annoncer qu'il n'a plus que quelques semaines à vivre.
Agréable aussi, son ex femme avec qui il a encore de très bons rapports.
Serviable, cette ancienne inspectrice qui va l'aider dans sa nouvelle quête.
Car le héros de Neil Cross a une idée géniale qui l'aidera en partir en paix avec lui-même : retrouver cette fillette dont il partageait le pupitre à l'école et qui était la seule à lui témoigner de la sympathie.
Malheureusement, la pauvre semble bien avoir disparu : son mari l'a déclaré à la Police il y a quelques années.
Pour Kenny Drummond, notre enquêteur en sursis, son mari est forcément coupable de cette disparition car il semble s'être remis bien vite et apprécier sa vie actuelle avec une "nouvelle" créature...
Et quand on n'a plus que quelques semaines à vivre, on ose tout...

Mon avis :
rien d'outré dans le déroulement de l'histoire et les personnages échappent à la plupart des stéréotypes sans que cela semble artificiel. Avec moins de manières que Ruth Rendell, ma référence dans ce domaine, il tisse sa toile sans que l'on puisse vraiment prévoir les péripéties prochaines ni qu'elles apparaissent outrées...
Du bon travail qui se fait oublier : pas de quoi crier au génie mais un roman drôlement intéressant à bouquiner.

 En dotation dans de nombreuses bibliothèques.

Sources : Fnac.com


Auteur Neil Cross   
Traduction Renaud Morin
Editeur Belfond
Date de parution 19 mai 2011
Collection Romans Noirs
ISBN 2714447    EAN   

978-2714447913   environ 17euros


Un autre avis : Un autre avis : http://action-suspense.over-blog.com/article-neil-cross-captif-ed-belfond-74013150.html

samedi 26 novembre 2011

Un traître à notre goût / John Le Carré

Grand auteur de pavés de centaines de pages, cultivant le détail et approfondissant le caractère de ses personnages même lorsqu'ils étaient récurrents, John Le Carré qui raconta si bien les coulisses de la guerre froide vue à la hauteur de ses plus humbles exécutants, revient aujourd'hui à des personnages russes.
Le choc de la rencontre avec les anglais de 2010 est moins grand qu'en 1975 mais l'auteur montre une fois encore comment un personnage lambda peut partir la fleur au fusil dans une aventure à laquelle rien ne le prédestine.
Dans "Comme un collégien" paru en 1977, Luke est un ancien du service action de services secrets anglais déchirés et il répond présent à l'appel de Smiley qui vient de chasser un maître espion de la tête de ces mêmes services. La mission de Luke sera d'enquêter puis de ramener dans ses filets des responsables chinois importants auxquels on a promis liberté et reconnaissance en dehors de la Chine rouge.

35 ans plus tard, dans un roman deux fois moins épais, le jeune héros s'appelle de nouveau Luke, le vieux brisard se nomme Hector, le personnage à exfiltrer est un millionnaire russe qui blanchit l'argent des mafias et sent que ses successeurs le poussent dehors.
Un Traitre A Notre Goût est plus condensé, plus occidental mais tout aussi menaçant que la version 1977. La liberté n'est pas davantage garantie, la survie non plus. Le romantisme de la quête est toujours présent et John Le Carré revient à son amour pour les russes et la Russie même si les conditions ont changé. Une constante : les services anglais auront à cœur de se faire valoir auprès des plus grands qu'eux dont le présent du royaume uni dépend : en 1977, c'étaient les américains, aujourd'hui il faut plaire les financiers de tous poils et accueillir l'argent sale dans la city.

A lire : oui, un polar mais surtout un roman humain
A acheter : pour compléter une collection ou offrir à un fan

A emprunter : en rayon ROMAN POLICIER de la Bibliothèque Couronnes.

Extrait en pdf    
Le résumé de Seuil :
Deux jeunes amoureux s’offrent des vacances de rêve dans une île caribéenne. Perry est un austère enseignant d’Oxford, Gail une avocate londonienne prometteuse. Leur pays natal est en pleine récession. Ils font la connaissance de Dima, milliardaire russe fantasque et truculent qui arbore une Rolex incrustée de diamants à son poignet, un tatouage sur le pouce droit et cherche un partenaire de tennis.
Mais, en réalité, ce que cherche Dima se révélera être le moteur qui entraîne ce roman majestueux, tragique, captivant, sur la cupidité et la corruption, du Goulag à Antigua, Paris et la finale Federer/Söderling jusqu’à une planque au fin fond des Alpes suisses, en passant par les recoins les plus troubles de la City de Londres, impliquée dans une collusion contre nature avec les services secrets britanniques.

samedi 19 novembre 2011

Ellroy, Burke, Rendell... toujours d'attaque

Il y a des auteurs qu'on a adoré, dont on a attendu les sorties puis qui connaissent aujourd'hui notre désamour. Ils ont changé (ou pas), leurs histoires semblent caricaturales ou leurs personnages ne nous intéressent plus.
Le monde a changé autour d'eux et nous, nous avons d'autres attentes, nous affinons notre jugement... Les raisons sont nombreuses et variées.
D'autres nous ont lassé mais nous les retrouvons parfois plus tard avec plaisir : en ce qui me concerne, c'est le cas de James Ellroy et James Lee Burke.



James Ellroy a été mon coup de foudre dès le premier bouquin bien entamé, dans les eighties. Même ses œuvres moins connues de l'époque (Un tueur sur la route, par exemple) m'emballaient.
Et puis, le propre personnage de l'auteur a un peu pris l'ascendant sur ses héros. Nouvelles, autobiographie romancée, enquête sur des faists divers marquants de son enfance... les livres se sont succédés, manquant cruellement de l'énergie des premières parutions.
J'ai retenté récemment ma chance avec "Tijuana Mon Amour" annoncé comme réunissant articles de journaux et nouvelles (méfiance!).
Pourtant, le souffle est de retour, les récits de nouveau hallucinés  dans les deux recueils de nouvelles : 100 pages sur Danny getchell, le reporter mythique de L'Indiscret et 150 pages sur le flic Rick amoureux de Donna la Star...
Mon avis : du bon Ellroy, enfin !

James Lee Burke m'avait un peu lassé au fil du temps également : son personnage d'alcoolique repenti droit dans ses bottes, ses principes émouvants sur la rédemption, la façon d'élever les enfants ou de gérer les conflits raciaux en Louisiane... Tout ceci tournait un peu en rond, peut-être à cause de mon habitude de lire, quand je l'apprécie,  tout ce qu'un auteur a sorti.
Après le film réalisé par Tavernier, je suis tombé par hasard sur "La descente de Pegase" chez Rivage, paru en 2010 en France. Dave Robicheaux, l'ex flic redevenu flic, a fermé son ponton de pêche, envoyé sa fille adoptive en université... Du neuf dans la famille. Toujours, partagé entre les truands avec qui il a des rapports conflictuels et son ami de longue date qui semble s'amouracher d'une aventurière équivoque, il travaille maintenant sous les ordres d'une supérieure lesbienne et les principaux problèmes viendront de la nouvelle génération de  "fils de " gangsters ou hommes politiques. Tout finit par changer, même en Louisiane.
Pas de chapitre sur La Nouvelle Orléans et ce qu'elle est devenue depuis Katrina, rien sur Alafair qui est juste "à la fac", rien sur l'ancien employé qui gérait la boutique de pêche et peu de choses sur sa nouvelle compagne, une ex religieuse. Comme le dit la 4ème de couverture, "Dave Robicheaux a tourné quelques pages".
Mon Avis : Le roman est de bonne tenue, agréable à lire; Un bon passe-temps, une ambiance du sud agréable à retrouver même si elle perd irrémédiablement son identité.

A Ruth Rendell, je n'ai rien à reprocher, si ce n'est de ne pas être assez connue en France et moins présente qu'Ellroy ou Burke dans les rayons des libraires ou des bibliothèques.
Tous ses bouquins m'ont toujours paru intéressants, qu'il mettent en scène son inspecteur Wexford ou non.
Certains des livres débutent en montrant des personnages peu excitants, avec des questionnements
ordinaires ou au contraire semblant relever de la psychiatrie car, en dehors des enquêtes de son inspecteur Wexford qui apparait en 1964 et ressemble pourtant déja beaucoup à notre Barnaby des années 2000, Ruth Rendell évite le milieu policier et les enquêtes à résoudre.
A-t-elle créé un personnage sympathique, telles Jessica Fletcher ou Miss Marple, qui ne peuvent faire un pas hors de chez elle sans tomber sur un crime? Même pas !
Sans inspecteur de Police, sans héros stéréotypé, Rendell nous fait connaître des personnages de la classe moyenne britannique, des SDF, des adolescents largués, des petits lords... et elle nous conduit ensuite dans leurs interrogations, leurs hésitations...
Mais des retournements de situations, il y en a et les personnages qu'on croyait connaitre  au départ nous montreront combien il est facile de se laisser séduire par les apparences!
Les plus sûrs d'eux connaitrons parfois la déchéance ou une fin sanglante. Le paranoïaque sera peut-être sauvé par sa maladie.
Un peu comme dans certains Almodovar, une action qui apparait vouée à l'échec aura une fin heureuse et inversement.
A noter que ses personnages féminins sont formidables dans leurs diversités et échappent aux stéréotypes habituellement rencontrés. On en apprendra tellement sur elles au fil des pages!
Ma dernière lecture de Ruth Rendell est "Et l'eau devint sang" (Water's lovely = l'eau est bonne en version originale, plus approprié!) et c'est une réussite pour celle ou celui qui accepte de donner aux personnages la possibilité de se faire connaître.
Même en re-situant l'histoire en 2005, le lecteur aura bien du mal à anticiper quelle destinée Ruth
Rendell  infligera à plusieurs de ses personnages.

Mon avis : Excellent !
Mes préférés : Le petit été de la Saint Luc , Le journal d'Asta
Les enquêtes de l'inspecteur Wexford :  Simisola, Le petit été de la Saint Luc(1971)
 Note : Ruth Rendell publie aussi en anglais sous le nom de Barbara Vine (les titres anglais de ce pseudonyme se trouve en Français sous le nom de Rendell...)

vendredi 21 octobre 2011

Donne-moi Tes Yeux / Torsten PETTERSSON / Roman

Harald Lindmark est le commissaire que Torsten Pettersson a choisi pour mener l'enquête dans ce polar. Il est plutôt classique dans sa façon d'enquêter et fait mentir les américains qui répètent sans arrêt qu'il n'est point de salut en dehors des premières heures d'enquêtes.
Ici, l'enquête s'étire sur des semaines, des mois... Harald  a tendance à regarder devant lui et ignorer les bas-côtés. Il semble incapable parfois d’additionner 2 et 2 mais a une espèce de lucidité qui lui permettra d’arrêter un des coupables. la méthodologie est ici mise en valeur : compte-rendus de brain-storming entre enquêteurs transmis en intégralité, réflexions personneles du commissaire...
En alternance, on semble avoir parfois la narration d'un assassin qui se décrit comme 'Je" mais on profite surtout des journaux personnels de victimes et autres participants. On apprendra d'ailleurs pourquoi chacun semble se décrire en détail, affichant ses désirs et motivations alors que la tenue d'un journal n'est pas vraiment si répandue dans le monde des adultes du XXIème siècle.
 Le commissaire Lindmark comprendra-t-il  malgré tout  quelles erreurs il a commises et qu’il n’a pas réparées? Pas très sûr mais n’en est il pas souvent ainsi en dehors des romans? Quel dossier classé répond à toutes les interrogations?
Torsten Pettersson, l'auteur,  est un sacré malin qui nous fait lire des comptes-rendus d’enregistrements audio, des extraits de journaux personnels et autre point-de-vue d’enquêteurs comme si nous faisions nous-même l’enquête. Avec cela, il nous donne gentiment quelques renseignements que les enquêteurs ignorent et qui nous font pester contre leur lenteur ou leur aveuglement et je me suis demandé s’ils réussiraient à se reprendre et à comprendre leurs erreurs.
Lindmark trouvera un coupable et Pettersson s’en tirera avec une pirouette à la fin du bouquin, comme le font les scénaristes de séries qui nous veulent fébriles devant l'épisode suivant.
Heureusement, il n’est pas nécessaire d’attendre la suite pour apprécier cette lecture mais ceux qui aiment les conclusions définitives seront furieux...
Les « journaux personnels » offerts sont intéressants comme les personnages, à part peut-être les policiers qui manquent un peu de matière personnelle mais la dernière partie m’a réconcilié avec le bouquin.
Un polar intéressant qui se déroule entre Finlande, Norvège et Suède mais dont les péripéties et personnages pourraient se tenir dans presque tous les pays d’occident avec notre passé lié à la guerre en Yougoslavie ou à la désoviétisation des pays de l'Est.

Lire le 1er chapitre

A lire ? oui, même sans être un inconditionnel du polar.
A offrir ? Moins de 8 euros en poche (Points)

samedi 20 août 2011

Homevideo par Kilian Riedhof, Téléfilm

 Arte Soirée de Vendredi 26 Aout à 2h00  du matin, ( samedi 27 août 02h00) 


 "Il y en a qui attirent tous les emmerdes". L'essence même du roman noir, du film noir.
"Il y en a qui attirent tous les emmerdes" C'est ce que dit le jeune tortionnaire dans Homevideo que diffuse Arte en ce moment.
Je l'ai vue parfois à l'oeuvre cette propension à rejeter sur la victime la cause de sa propre souffrance, cette explication sortant souvent de la bouche du tortionnaire ou du témoin passif.



Pourtant Claas, une quinzaine d'années, n'a rien fait de bien grave sinon se filmer lui même avec une caméra déclarant sa flamme à Hannah, une amie de lycée puis en se masturbant ensuite.
Sa deuxième erreur est peut-être de connaître et rechercher la compagnie de ses futurs tortionnaires, des lycéens avec lesquels il n'a aucune affinité mais à qui sa mère prêtera sa caméra comme on prête un ballon ou un stylo. Henri, un autre lycéen, visionnera la vidéo, fera chanter Claas puis diffusera la video sur internet sur le réseau social du lycée.

Le résultat est ce que donne les moyens disproportionnés que la technologie des adultes a mise entre les mains des ados et de leur incapacité à les maîtriser ainsi que l'immense pouvoir qu'il donne à celui qui veut faire mal.

Les adultes se montreront bien incapables de juguler le mal que leurs enfants peuvent se faire entre eux et leur bonne volonté ne suffira pas car elle ne pourra vraiment dépasser le mur de leurs propres préoccupations.
  • Le père de Claas est policier et va tout traiter en mode  "loi et ordre", que ce soit pour chercher pourqui sa femme vient de le quitter ou comment récupérer la carte mémoire volée. Incapable de montrer vraiment son affection, il offre ce qu'il peut offrir, pas ce dont son fils a besoin : un repas massacré et interrompu par le téléphone, une partie de ping-pong qui ne fera que diversion.Il ne prendra pas la mesure de la vitesse à laquelle la honte peut aujourd'hui de répandre et croira qu'il a vécu la même disgrâce quand sa mère l'a lui-même surpris à se masturber quand il était adolescent. Il appliquera la méthode Années 80 : ce n'est pas sale, ton corps change, etc... alors que le mal est ailleurs. Il croit également garder son arme et son argent à l'abri alors que son fils connait tous les secrets de la maison.

  • La mère de Claas quitte son mari pour s'installer en ville avec une amie. Elle ne pourra revenir en arrière sur ce pas si difficile qu'elle a franchi bien que son fils lui demande de revenir. Elle n'a pas compris qu'en prêtant une caméra video, elle prêtait aussi les vidéos privées de son fils alors qu'elle n'aurait pas fait la même chose avec un journal personnel...
  •  Le père père d'Hannah, psychologue (clin d'oeil du scénariste?), voit dans le message video de Claas une agression sexuelle contre sa fille et la réunion de parents où il défend cette théorie est un grand moment même si on a souvent vu bien plus violent dans les lycées pour des motifs plus futiles. ar Hannah, comme Claas,est elle aussi bien souvent laissée à elle-même.
  • Le principal du lycée sera incapable de faire la police dans son établissement, internet étant par essence virtuel et hors les murs. Essayer de contenter tout le monde et attendre que le problème se règle tout seul est évidemment impossible même si les gens qui arrivent à ce genre de responsabilité essayent souvent de le faire croire, et le monde de l'enseignement souffre grandement de ce mal.
  • La mère d'Henri, le jeune tortionnaire, a une excuse qu'elle doit sortir à l'envi : "Le père d'Henri est trop souvent absent".
Les adolescents sont livrés à eux-mêmes comme le sont finalement tous les adolescents à des degrés moindres. Les adultes leur expliquent le fonctionnement des machines, leur transmettent les règles sans pouvoir les faire respecter, disent leur faire confiance puisqu'il leur est de toute façon impossible de faire autrement.
Ces adolescents sontici  malgré tout les personnages principaux et les artisans de leur propre chute.

  • Claas ne mesure pas que tout ce que l'on enregistre aujourd'hui ne s'efface plus : détruire une carte video n'empêche pas les copies "à l'identique" de proliférer et d'être diffusées en masse. Il prend au comptant les messages que lui envoie Hannah sans prendre la mesure de l'importance que la distance du virtuel fait écrire sans que l'acte suive : il en fera la triste expérience quand elle acceptera de le revoir après le déclenchement de l'affaire : elle refusera pourtant de coucher avec lui alors que lui pense n'avoir que cela à lui offrir. On se souviendra aussi que, désireux de s'intégrer dans le seul monde qu'il connait, le lycée, il laissera également Henri, son boureau, entrer dans sa vie.
  • Hannah semble avoir des attitudes différentes selon qu'elle est au lycée sous le regard des autres, en tête-à-tête avec Claas, avec ses parents ou surtout sur le net où elle ne semble pas mesurer la portée des mots qu'elle affiche à l'écran.
  • Henri a tout du futur psychopathe et ses semblables ne sont pas si rares dans les écoles. Incapable de gérer ses propres tendances sexuelles ou de pouvoir, il s'appuie sur un ami dépendant qui reçoit les coups à sa place. Il trouve immédiatement chez Claas celui qu'il pourra faire souffrir. Sa perversion n'est pas décelée par les parents ni par les professeurs qui n'y voient sans doute qu'un trait de caractère qui disparaitra à l"âge adulte.
  • Les autres adolescents sont des témoins passifs de catte histoire morbide, trop désireux de se fondre dans un comportement unique et soulagés de ne pas être la victime. Quand Claas changera enfin d'école, ce sera pour y rencontrer en sortant quelqu'un qui le connait d'une activité péri-scolaire. Qui dit que ce copain du Basket n'est pas déja au courant de son infortune et que l'affaire rattrapera Claas ici aussi? Quel lieu échappe à internet et aux réseaux sociaux?

réalisation et casting

Réalisateur : Kilian Riedhof (il présente en allemmand son film)


Casting : Wotan Wilke Möhring (Claas Moormann) , Jonas Nay (Jakob Moormann) , Nicole Marischka (Irina Moormann) , Sophia Boehme (Hannah) , Jannik Schümann (Henry) , Tom Wolf (Erik) , Willi Gerk (Tom) , Anett Heilfort (madame Beckmann)

Durée : 90 min

 Mon avis : Un téléfilm tout à fait dans les standards du film noir. 
A voir sur Arte et revoir en Replay


Références : (quel dommage que les sites se contentent de diffuser le communiqué de presse ...)

dimanche 29 mai 2011

Hypothermie / Arnaldur INDRIDASON

La version Points Poche
Je dois la vérité à ceux qui ont passé leur enfance à attendre les différents épisodes de Harry Potter, ne manquaient aucun épisode de "Charmed" ou rêvent aujourd'hui de vampires sexys et mystérieux : les fantômes n'existent pas. On peut se raconter des histoires de fantômes, de dames blanches et autres revenants, on peut croire en eux comme d'autres croient en des dieux, en l'auto-régulation du libéralisme économique ou la guérison spontanée des bonnes sœurs mais le jour où je me mettrai à les voir ou les entendre, j'espère qu'un bonhomme comme le commissaire Sveinsson viendra me déciller les yeux.
Pourtant, Arnaldur Sveinsson vient d'une région d'Islande où on croit aux fantômes et, comme il le dit, où il y a peu de temps que les gens ont quitté les maisons de tourbe pour prendre un abonnement au téléphone mobile.
La version Originale
Même à Reykjavík, on peut se retrouver poursuivi par des fantômes, avoir des idées bien ancrées sur un devenir après la mort. Ce serait tellement bon de pouvoir s'excuser auprès de nos disparus auxquels on a causé du tort ou y trouver les raisons de leurs actes passés.
Oh, Sveinsson n'est pas un donneur de leçons : il continue à chercher des personnes depuis longtemps disparues et il le fait sans humour, sans extravagance mais avec pas mal de ténacité. Comme beaucoup d'entre nous et quasiment tous les héros des polars modernes, il trimballe pas mal de casseroles affectives telles qu'une fille camée, une femme dont il a divorcé et un frère disparu dans une tempête de neige quand ils étaient enfants, des éléments que je suppose récurrents dans les différents volumes de son épopée dont "Hypothermie" est le 6ème opus paru en Français en poche.
La Maison Du Lac Thingvellir

Ici, le commissaire islandais, sortant de son domaine de prédilection, s'intéresse au suicide d'une jeune femme qui croyait aux fantômes, se remettait difficilement de la mort de sa mère "fusionnelle" qui elle-même n'avait jamais complètement assumé celle de son mari vingt ans auparavant. On se suicide pour moins que ça mais A.S. a tendance à aimer les dossiers bien ficelés et sans doute que ce profil " l'interpelle" particulièrement : à la manière de "New York Police Judiciaire" mais avec beaucoup plus de temps, d'interrogations et de vraisemblance, il va relire des rapports, questionner tous les protagonistes et replacer les faits dans l'histoire récente et plus lointaine pour arriver à se faire une idée des motivations de chacun. Simultanément, il ne pourra s'empêcher de profiter de son expérience sur "ses" disparus du passé qui l'habitent et l'accompagnent....comme des fantômes.


Le roman est bien construit même s'il vaut mieux se faire une petite liste des noms indigènes des personnages et des lieux si on veut entièrement se plonger dans l'enquête. La retenue dont font preuve les islandais nous change des gémissements et autres excès fréquents du côté américain et le commissaire Sveinsson va de l'un à l'autre un peu comme un Droopi de Tex Avery tristounet mais opiniâtre que personne de son entourage ne semble comprendre. La législation islandaise semble draconienne sur les libertés individuelles et la présomption d'innocence sans qu'elle soit jamais mentionnée, ce qui nous fait une petite diversion de nos "grandes" démocraties donneuses de leçons de liberté mais toujours promptes à les piétiner. L'enquêteur est donc obligé de tout faire lui-même et en cachette, sans compter sur les analyses ADN et autres caméras de surveillance qui remplacent aujourd'hui le temps d'enquête, l'expérience et la réflexion personnelle.

Un bon polar qui fait aussi témoigner la "victime" , un apport qui nous mâche un peu trop le travail quelquefois (lol)

Lire le 1er chapitre

A lire : oui, c'est réussi.
A acheter : 7€ en poche avec une belle couverture mais une photo malheureusement simplement issue d'une banque d'images
A faire connaître : oui

ATTENTION : les ouvrages de Arnaldur Indridason sont souvent classés en bibliothèques ou librairies aux initiales du prénom ARN et non à celles du nom  IND. Mystère...
Le thingvellir gelé

A emprunter en rayon ROMAN POLICIER de la Bibliothèque Couronnes. (11 titres d'INDRIDASON au 01-11-11 )

     

      vendredi 27 mai 2011

      Takers, le film / John Luessenhop

      Il y a tellement de films d'action qui sortent et tellement peu qui sont méconnus mais valent le détour que j'ai assez rarement l'occasion d'en commenter un. Il m'est arrivé par le passé d'en descendre un ou deux mais, à quoi bon dénigrer? Mieux vaut vanter ceux qui méritent le détour comme "Takers" , sorti en DVD récemment ,que j'ai eu l'occasion de visionner.Takers n'est pas en effet très connu en Europe mais il est vrai que les distributeurs qui comptaient sur Chris Brown pour la promo ont changé d'avis quand il s'est retrouvé poursuivi en justice. Ils se sont rabattus sur Tip Harris mais celui-ci aussi a eu sa part d'ennuis avec les juges..."Takers" est un polar,  catégorie "film de Hold Up" et sous-catégorie "hold up à l'italienne " (Italian Job) .   Le Hold-up A L'Italienne, du film "L'or se barre" des années soixante brillamment repris il y a quelques années, est une technique qui implique une longue préparation avant l'assaut d'un camion blindé,  attaque se terminant dans un "On prend tout et on se tire". 


      Dans Takers, de John Luessenhop (Lockdown en 2000), on a d'abord un casting intéressant où noirs et blancs se partagent les rôles sans que les stéréotypes soient respectés et c'est rafraichissant. En plus de Matt Dillon (déja présent dans "Blindés" !), on retrouve pas mal d'acteurs de séries télévisées ou petits films qui ont l'occasion ici de montrer autre chose que ce qu'on leur demande habituellement : Idris Elba (Luther)),  Paul Walker (Fast &Furious) ,  Chris Brown (Newport Beach) ont des rôles et interprétations intéressants. Certains s'en sortent plutôt pas mal même si d'autres ont du mal à se limiter sur les gesticulations et autres mimiques de clips vidéo mais c'est peut-être ce que voulait le metteur en scène. 
      Le point fort de Takers, c'est de convaincre en 2ème partie du film, parfois en confirmant quelques pistes qui apparaissaient en début mais plus souvent pour donner à l'histoire un virage bienvenu. Le scénario ne compte pas trop sur les coïncidences et les scènes d'action qui suivent sont bien foutues.
      Il y a évidemment la scène de l'attaque du fourgon blindé mais aussi une poursuite à pieds qui représente un splendide boulot de cinéma (et de cascadeurs) et pas mal de blessures lors du tournage... C'est un peu Yamakasi avec une histoire et une vraie ambiance.
      Très peu d'effets spéciaux, comme le choix fait dans "The Italian Job" qui l'a précédé : de l'action, pas trop de triche.
      Les scènes de mitraillage incluent des inserts musicaux décalés qui allègent l'ambiance. Ce n'est pas du 100% nouveau, ce n'est pas la révolution du cinéma mais c'est bien foutu et récréatif. La caméra bouge pas mal mais l'action est malgré tout bien présente (contrairement à "Salt", lol). Les rôles principaux sont plutôt crédibles (pas comme ici) et affichent parfois une certaine humanité.
      La version française n'est pas mal réalisée et pas trop caricaturale même si la VO a ma préférence encore une fois : pas de quoi se chamailler non plus et on n a pas toujours envie de lire les sous titres ou bien  travaillé son anglais à l'école.

      A noter que j'ai vu quelques minutes des versions divx "en français" : du pur québecois vite fait qui fait plus rire qu'aider les francophones de la vieille Europe à se concentrer : à éviter même si votre pays autorise le téléchargement.

      A louer ? oui, absolument.
      A acheter? : pas eu le temps d'étudier les bonus, désolé, je ne reçois pas les DVD de l'éditeur!  (moins de 10 euros en DVD sur le net)

      Note : Marianne Jean-Baptiste (Portés Disparus) est parfaite dans un second rôle.