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dimanche 12 août 2012

L'homme de Lewis,Peter MAY, roman - - - Archives 2008 : Les Disparues De Shanghai

Peter May, L'Homme De Lewis             Aout 2012



Peter May est l'auteur d'une jolie série chinoise qui mettait en action un policier chinois qui devait composer avec sa hiérarchie tout en entretenant une liaison avec une américaine exilée venue en Chine pour y échanger des connaissances sur la médecine légale. Les disparues de Shanghai était chroniqué sur ce même site en 2008 et on retrouvera ce texte ici en fin de page.

"L'homme de Lewis" est un roman beaucoup plus mûr du même auteur ,  livre paru et traduit beaucoup plus récemment. Peter may y fait intervenir un héros récurrent d'une nouvelle série, écossaise cette fois : Fin McLeod.
Après des déboires dramatiques, mcLeod retourne sur l'île Lewis, des hébrides écossises,qui l'a connu enfant,. Le retour peut sembler rude puisque Fin ML installe une tente dans les ruines de l'ancienne maison familiale sur cette île peu épargnée par le vent, la pluie... Il y retrouve son amour de jeunesse dont le père Tormod est atteint d'alzheimer et le frère a du mal à s'installer avec son amie a qui il a fait un enfant...
Voila qu'on retrouve dans les tourbières le corps d'un homme mort il y a plusieurs décennies. En retrouvant son identité, il apparait que Tormod est le principal suspect : comment pourrait-il se défendre alors qu'il ne se souvient pas de ce qu'il a fait l'heure précédente?
Fin mc Leod va enquêter sur la presqu'île voisine d'où est originaire le vieil homme et essaiera de retracer le parcours lointain et tortueux de cet homme, rappelant ainsi le sort que réservaient les autorités écossaises aux orphelins qu'on envoyait sur ces îles comme main d'oeuvre.
Le récit est formidablement réparti entre les impressions et souvenirs que Tormod ressasse et la narration de l'enquête de Fin. Les atmosphères sont intéressantes, la géographie des lieux une découverte, les évolutions amenées avec intelligence, les caractères des personnages fouillés et particuliers.
Une réussite qui est un retour de cet auteur à sa région natale et un témoignage de sa formidable évolution d'écrivain.

L'homme De Lewis  / Peter May   
Prix : 20.00 € /    ISBN : 978-2-8126-0253-5     Sorti le : 12/10/2011



21 octobre 2008 

Peter May, Les disparues de Shanghaï

Quand on retrouve des corps de femmes démembrées dans un chantier à Shanghaï, on a vite fait de se rendre corps que les corps ont déjà été "ouverts" comme lors d'une autopsie et il leur manque de nombreux organes. Vol d'organes destinés à la revente? Ce serait trop simple : en effet, tout semble avoir été fait pour garder en vie le plus longtemps possible les pauvres victimes alors qu'il est habituellement possible de prélever des organes post-mortem.
Voilà le postulat de départ de cette enquête où l'on retrouve le policier pékinois ( pékinois de Pékin, pas le chien!) Li Yan et l'indomptée légiste américaine Margaret qui refuse toujours de se faire aux us et coutumes locales. Comme ce serait trop simple de les laisser s'envoyer en l'air comme ils avaient commencé à le faire dans les opus précédents, Peter May a cru bon de rajouter une séduisante enquêtrice chinoise qui a tout pour faire revenir le beau Li vers des amours chinoises.
Hélas, il devient vite lassant de voir les deux femmes se chamailler pour passer au "Li", entre les piques acerbes, les souleries de l'Américaines, les problèmes de yin et Yang de la chinoise et les hésitations de collégien du chinois qui se rappelle les bon coups avec l'une et est prêt à se laisser tenter par l'asiate.
l'enquête va de rebondissements en évolutions , naviguant entre les pressions politiques et la gymnastique intellectuelle compliquée à laquelle il faut se livrer dans une Chine héritière du passé mais pressée de s'enrichir ( on est en 2000).
Comme souvent dans un polar bien fait, le lecteur avait la possibilité de trouver la solution assez tôt mais ce n'était pas évident et on ne peut précéder les enquêteurs que de quelques lignes ou pages. Il reste que tout ceci est bien convenu et qu'on a lu ou vu beaucoup plus trépidant et angoissant comme enquête se déroulant en chine.



Il serait injuste de le comparer avec le magnifique
"Le tigre blanc" de Robert Stuart Nathan .




Dans "Les disparues de shanghaï", on reste dans l'ambiance polar classique. Pourquoi ne pas alors revenir au premier opus de la série que je conseillerais plutôt :
MEURTRES A PEKIN de Peter May , éditions du Rouergue, qui a l'avantage de nous faire découvrir les personnages. Ici encore, les "suites" ne valent pas le premier livre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tigre_blanc
http://totalybrune.canalblog.com/archives/2012/06/11/24465984.html


jeudi 24 mai 2012

Europa Blues - Arne DAHL - Roman

L'Europe n'en finit pas de s'examiner, s'ausculter, se souvenir.
Et ce n'est pas surprenant tant notre histoire récente recèle de sujets qui interpellent un auteur ou donnent des idées de scénarii.
Mais comment agencer différentes histoires d'hier et aujourd'hui en un roman policier qui tient du thriller, du roman historique, de la chronique de moeurs.
Europa Blues a mis plus de 10 ans pour être traduit du suédois par Rémi Cassaigne pour paraitre dans les Policiers Seuil.  Sommes nous ici encore dans la bulle nordique qui fait que tout auteur proche du cercle polaire connait aujourd'hui une possibilité de s'exporter et d'être traduit, quitte à nous faire avaler de peu enthousiasmantes productions comme je l'ai constaté récemment ici même?
Pas de ça chez Arne DAHL !
La première partie nous fait, comme souvent, entrer dans la vie d'un groupe de policiers suédois. Cette fois, c'est une brigade qui se spécialise sur les affaires ayant une dimension internationale. danger :  un auteur nordique, une section spéciale qui échapperait au regard critique du lecteur averti... une façon habile de raconter n'importe quoi?
Il n'en est rien et c'est une heureuse surprise.
Les personnages sont parfaitement décrits et suivis, chacun ayant la possibilité de vivre dans cette intrigue. Les scènes  et dialogues sont exemptes de stéréotypes. L'humour est léger, les sentiments suggérés, les rapports de force raisonnables. C'est la première partie du roman qui se déroule en Suède, le moment où des événements tragiques de types différents semblent néanmoins avoir finalement des points communs.
Puis  une recherche auprès des collègues étrangers par l'intermédiaire d'Europol va étendre petit à petit l'étendue de la vision de l'affaire. Les ramifications sont nombreuses et, non, ce n'est pas gràce à des tests ADN réalisés en quelques minutes, des jumelles à vision nocturne ou des observations satellite que nous voyons l'intrigue s'enrichir : il y a ici un vrai travail d'enquête, des dialogues humains, des erreurs et des succès.
Dans l'espace  de la Toscane à l'Ukraine ou à la Pologne, dans le temps en remontant à nos passés glauques pendant le temps des guerres nationalistes contre les soviétiques ou les nazis, dans l'humain quand certains devront réviser l'opinion qu'ils avaient de leurs aïeux... Pourront-ils dire toute la vérité à leurs proches ou choisiront-ils de les protéger d'un mensonge?

C'est un formidable roman qui nous laisse parfois entrevoir une partie de la vérité mais nous réservera quelques surprises. De plus, l'auteur sait amener son intrigue dans une prose que ne gâte pas la traduction en français, faisant parvenir "en l'état" un témoignage écrit d'un témoin du passé sous forme d'un journal de captivité. La violence ne se nourrit pas d'elle-même au fil des pages, les sentiments se racontent avec pudeur, la grande histoire ne tue pas la petite, les enfants bruns et les enfants blonds jouent ensemble dans le jardin toscan...
Un très bon moment de lecture qui se termine sur une note d'espoir.



 D'autres avis :

Fiche détaillée : Europa blues

Auteur Arne Dahl
Editeur Seuil
Date de parution 09/02/2012
Collection Seuil Policiers
ISBN 2020927667
prix :   21€50
présent en bibliothèques de prêt. 
pour lecteur adulte.



lundi 21 mai 2012

L'enfant allemand- Camilla LACKBERG - Roman

Choisir un titre n'est pas chose aisée et le traduire, pas plus facile. 
Il arrive que les traducteurs en disent trop sur l'intrigue (ou même sa solution) en imaginant un titre français.
"L'enfant allemand " est un joli titre qui donne tout simplement la solution de la principale énigme abordée dans le roman de Camilla Lackberg.
Idiot? Pourtant le traducteur n'est pour rien dans ce choix étrange. Le titre original est "tyskungen" qui, tous les suédois vous le diront, signifie  "enfant allemand" en français. Lackberg nous donne donc la solution de son intrigue dès le titre car, comme une partie de l'action se déroule pendant la guerre de 39-45 chez des suédois qui se connaissent tous et qu'arrive un réfugié, seul inconnu de l'équation, pas besoin de comprendre la physique quantique pour savoir qui sera le père de l'enfant allemand. Bon, d'accord, il reste un léger coup de théâtre dans les 5 dernières pages mais qui ne concerne, à mon avis,  que la périphérie de l'énigme.
Note : en anglais et en allemand, les traducteurs ont préféré :  "l'enfant caché" .

Alors, de quoi va donc pouvoir nous entretenir Camilla Lackberg pendant 450 pages? Quel est donc son objectif?

Il me semble que l'auteure s'est vraiment éclatée à relater une chronique des vies de familles suédoises du moment. Et elles ne sont guère différentes de celles qu'on connait en France, si l'on excepte l'effet amplificateur du passage à l'écrit.
En plus des quatre amis suédois de 1939-1945 rejoints par un bel inconnu de natioanlité norvégienne (mais l'est il vraiment?), d'autres intrigues font ainsi  l'essence du bouquin (environ 90% du texte) :
  • Un commissaire bougon va recueillir un chien abandonné et redécouvrir l'amour en dansant la salsa avec une quinquagénaire qui se révèlera la mère de la copine (lesbienne) et enceinte de la nouvelle inspectrice qui travaille avec lui.
  • Il y a une famille troublée dont le grand père est raciste (méchant)et dirige un parti d’extrême droite (hou!!!) , le père est journaliste démocrate (gentil), sa femme alcoolique (victime) et le fils adorateur du papy facho. Comment vont-ils s'en sortir?
  • Une auteure de romans ( quelle surprise!) et son flic de mari  viennent d'avoir un bébé : elle travaille sur son livre en se bourrant de sucreries pendant qu'il prend un congé-paternité. Arrivera-t-il à s'occuper de l'enfant sans aide féminine? Réussira-t-elle à se concentrer sur son livre et cette faim de sucrerie ne cache-t-elle pas quelque chose? Suspens... 
  • L'ex femme du jeune papa réapparait : ma malheureuse arrivera-t-elle à remettre la main sur son ex bien qu'il l'ait surprise au lit avec son amant?
  • La jeune soeur de l'auteure de roman arrivera -t-elle à faire cohabiter ses 2 enfants d'un premier mariage avec la fille adolescente de son nouveau mari qui hurle en revant à la maison et s'enferme dans sa chambre en mettant la musique à fond?
A la fin, la plupart des femmes accouchent ou sont enceintes ( à l'encontre de toutes les statistiques officielles) ce qui fait beaucoup de bébés, de couches à changer si on inclut le fameux "enfant allemand" né soixante ans plus tôt. Quant aux hommes, ils filent doux devant l'intelligence et la sagacité féminine.

Côté enquête policière, on remarque que :
  • les policiers oublient tous leur cellulaire dans la voiture avant de se retrouver enfermés, 
  • on ne vérifie ni les voyages aériens des suspects, ni leurs mouvements bancaires.
  • on se chamaille au commissariat pour avoir les biscuits fourrés et on se les roule pendant 2 mois avant de faxer à des collègues une photo  qui pourrait servir. 
Verdict :  Dommage qu'il n'y ait pas d' intrigue policière pour justifier la couverture et la collection. Mais tous ces gens sont bien sympathiques...On évoque beaucoup un journal personnel ancien qui aurait traversé notre époque : malheureusement, Camilla Lackberg ne nous le laissera pas lire, préférant des points de vue divers sur les états d'âmes des différents acteurs qui interviennent sans arrêt suivant un principe maintes fois utilisé dans les romans récents.

    Ils aiment ce roman :  http://www.babelio.com/livres/Lckberg-LEnfant-allemand/228899/critiques
    Le portrait de l'auteur par son éditeur : http://www.actes-sud.fr/contributeurs/laeckberg-camilla-0

    Auteur Camilla Läckberg
    Traduction Lena Grumbach
    Editeur Actes sud
    Date de parution 02/01/2011
    Collection Actes Noirs
    ISBN 2742794670
    disponible en bibliothèques de prêt. 
    lecture plus intéressante en famille avec des adolescents.

      vendredi 21 octobre 2011

      Donne-moi Tes Yeux / Torsten PETTERSSON / Roman

      Harald Lindmark est le commissaire que Torsten Pettersson a choisi pour mener l'enquête dans ce polar. Il est plutôt classique dans sa façon d'enquêter et fait mentir les américains qui répètent sans arrêt qu'il n'est point de salut en dehors des premières heures d'enquêtes.
      Ici, l'enquête s'étire sur des semaines, des mois... Harald  a tendance à regarder devant lui et ignorer les bas-côtés. Il semble incapable parfois d’additionner 2 et 2 mais a une espèce de lucidité qui lui permettra d’arrêter un des coupables. la méthodologie est ici mise en valeur : compte-rendus de brain-storming entre enquêteurs transmis en intégralité, réflexions personneles du commissaire...
      En alternance, on semble avoir parfois la narration d'un assassin qui se décrit comme 'Je" mais on profite surtout des journaux personnels de victimes et autres participants. On apprendra d'ailleurs pourquoi chacun semble se décrire en détail, affichant ses désirs et motivations alors que la tenue d'un journal n'est pas vraiment si répandue dans le monde des adultes du XXIème siècle.
       Le commissaire Lindmark comprendra-t-il  malgré tout  quelles erreurs il a commises et qu’il n’a pas réparées? Pas très sûr mais n’en est il pas souvent ainsi en dehors des romans? Quel dossier classé répond à toutes les interrogations?
      Torsten Pettersson, l'auteur,  est un sacré malin qui nous fait lire des comptes-rendus d’enregistrements audio, des extraits de journaux personnels et autre point-de-vue d’enquêteurs comme si nous faisions nous-même l’enquête. Avec cela, il nous donne gentiment quelques renseignements que les enquêteurs ignorent et qui nous font pester contre leur lenteur ou leur aveuglement et je me suis demandé s’ils réussiraient à se reprendre et à comprendre leurs erreurs.
      Lindmark trouvera un coupable et Pettersson s’en tirera avec une pirouette à la fin du bouquin, comme le font les scénaristes de séries qui nous veulent fébriles devant l'épisode suivant.
      Heureusement, il n’est pas nécessaire d’attendre la suite pour apprécier cette lecture mais ceux qui aiment les conclusions définitives seront furieux...
      Les « journaux personnels » offerts sont intéressants comme les personnages, à part peut-être les policiers qui manquent un peu de matière personnelle mais la dernière partie m’a réconcilié avec le bouquin.
      Un polar intéressant qui se déroule entre Finlande, Norvège et Suède mais dont les péripéties et personnages pourraient se tenir dans presque tous les pays d’occident avec notre passé lié à la guerre en Yougoslavie ou à la désoviétisation des pays de l'Est.

      Lire le 1er chapitre

      A lire ? oui, même sans être un inconditionnel du polar.
      A offrir ? Moins de 8 euros en poche (Points)

      dimanche 29 mai 2011

      Hypothermie / Arnaldur INDRIDASON

      La version Points Poche
      Je dois la vérité à ceux qui ont passé leur enfance à attendre les différents épisodes de Harry Potter, ne manquaient aucun épisode de "Charmed" ou rêvent aujourd'hui de vampires sexys et mystérieux : les fantômes n'existent pas. On peut se raconter des histoires de fantômes, de dames blanches et autres revenants, on peut croire en eux comme d'autres croient en des dieux, en l'auto-régulation du libéralisme économique ou la guérison spontanée des bonnes sœurs mais le jour où je me mettrai à les voir ou les entendre, j'espère qu'un bonhomme comme le commissaire Sveinsson viendra me déciller les yeux.
      Pourtant, Arnaldur Sveinsson vient d'une région d'Islande où on croit aux fantômes et, comme il le dit, où il y a peu de temps que les gens ont quitté les maisons de tourbe pour prendre un abonnement au téléphone mobile.
      La version Originale
      Même à Reykjavík, on peut se retrouver poursuivi par des fantômes, avoir des idées bien ancrées sur un devenir après la mort. Ce serait tellement bon de pouvoir s'excuser auprès de nos disparus auxquels on a causé du tort ou y trouver les raisons de leurs actes passés.
      Oh, Sveinsson n'est pas un donneur de leçons : il continue à chercher des personnes depuis longtemps disparues et il le fait sans humour, sans extravagance mais avec pas mal de ténacité. Comme beaucoup d'entre nous et quasiment tous les héros des polars modernes, il trimballe pas mal de casseroles affectives telles qu'une fille camée, une femme dont il a divorcé et un frère disparu dans une tempête de neige quand ils étaient enfants, des éléments que je suppose récurrents dans les différents volumes de son épopée dont "Hypothermie" est le 6ème opus paru en Français en poche.
      La Maison Du Lac Thingvellir

      Ici, le commissaire islandais, sortant de son domaine de prédilection, s'intéresse au suicide d'une jeune femme qui croyait aux fantômes, se remettait difficilement de la mort de sa mère "fusionnelle" qui elle-même n'avait jamais complètement assumé celle de son mari vingt ans auparavant. On se suicide pour moins que ça mais A.S. a tendance à aimer les dossiers bien ficelés et sans doute que ce profil " l'interpelle" particulièrement : à la manière de "New York Police Judiciaire" mais avec beaucoup plus de temps, d'interrogations et de vraisemblance, il va relire des rapports, questionner tous les protagonistes et replacer les faits dans l'histoire récente et plus lointaine pour arriver à se faire une idée des motivations de chacun. Simultanément, il ne pourra s'empêcher de profiter de son expérience sur "ses" disparus du passé qui l'habitent et l'accompagnent....comme des fantômes.


      Le roman est bien construit même s'il vaut mieux se faire une petite liste des noms indigènes des personnages et des lieux si on veut entièrement se plonger dans l'enquête. La retenue dont font preuve les islandais nous change des gémissements et autres excès fréquents du côté américain et le commissaire Sveinsson va de l'un à l'autre un peu comme un Droopi de Tex Avery tristounet mais opiniâtre que personne de son entourage ne semble comprendre. La législation islandaise semble draconienne sur les libertés individuelles et la présomption d'innocence sans qu'elle soit jamais mentionnée, ce qui nous fait une petite diversion de nos "grandes" démocraties donneuses de leçons de liberté mais toujours promptes à les piétiner. L'enquêteur est donc obligé de tout faire lui-même et en cachette, sans compter sur les analyses ADN et autres caméras de surveillance qui remplacent aujourd'hui le temps d'enquête, l'expérience et la réflexion personnelle.

      Un bon polar qui fait aussi témoigner la "victime" , un apport qui nous mâche un peu trop le travail quelquefois (lol)

      Lire le 1er chapitre

      A lire : oui, c'est réussi.
      A acheter : 7€ en poche avec une belle couverture mais une photo malheureusement simplement issue d'une banque d'images
      A faire connaître : oui

      ATTENTION : les ouvrages de Arnaldur Indridason sont souvent classés en bibliothèques ou librairies aux initiales du prénom ARN et non à celles du nom  IND. Mystère...
      Le thingvellir gelé

      A emprunter en rayon ROMAN POLICIER de la Bibliothèque Couronnes. (11 titres d'INDRIDASON au 01-11-11 )

         

          vendredi 27 mai 2011

          Du Sang Sur La Neige / Levi HENRIKSEN

          Il est toujours amusant de constater comme les nantis et autres puissants peuvent se mettre d'eux même dans une mouise improbable et espérer malgré tout nous tirer des larmes.

          Les pauvres sont une bien meilleure source d'inspiration quand on veut faire du polar et je ne prise guère les scénari où le héros fait tout à l'envers et connerie sur connerie pour passer en quelques années, jours, voire même heures de la lumière à l'ombre. Comment se sentir en empathie avec ce genre d'abruti incapable de se rendre compte qu'ajouter mensonge sur tricherie ne peut guère le sortir d'un mauvais pas?

          Dan Kaspersen, lui, semble bien n'avoir fait qu'une seule erreur et, si l'on peut douter du bien fondé de ne pas cafter les gens qui vous ont mis dans la merde, on peut comprendre qu'en sortant de prison, le héros de Levi Henriksen n'a pas très envie de se remettre dans les emmerdes.
          Bien que sa cote soit au plus bas dans son village après son passage en prison, il n'a d'autre choix que de retourner au chalet de ses parents où habite encore son frère. Au moins y trouvera-t-il un proche : lui faire la surprise d'une libération anticipée semble être une bonne idée.
          Malheureusement, à son arrivée, Dan apprend que son frère Jakob est mort, apparemment d'un suicide, sans doute lié à une rupture avec la plus belle fille du coin.
          Il est vrai que dans un si petit village, chacun ne peut s'éviter bien longtemps de rencontrer les autres et comment  éviter celle qui vous anbrisé le coeur? Tout le monde sait presque tout sur tout le monde et le "presque' a évidemment son importance.
          A quoi bon donner le pitch du bouquin si je ne vous dis pas l'essentiel? Ce roman est une réussite totale selon moi.
          Certes je suis déja un fan des ambiances enneigées, des maisons en bois et des voitures qui ont du mal à démarrer par -25 degrés mais Levi Henrikson a vraiment pondu un polar grandiose. Son repris de justice, Dan, est intéressant et les personnages qu'il côtoie échappent généralement aux stéréotypes : ils ont une dimension personnelle bien plus fouillée que ce qu'on fournit souvent aux seconds rôles des narrations.
          Pourtant Dan est le personnage dont je serais le plus fier si j'étais son ami, son père ou son auteur. Il va , lui, nous pousser à le découvrir puis à le comprendre et nous montrer, sans leçon de morale, comment ce qu'on possède intérieurement peut nous sortir d'une déroute annoncée. Ainsi, passer par la case prison sans toucher les 20 000 francs n'est pas le pire qui puisse arriver à un être humain.
          Levi Henriksen, l'auteur, est un musicien et parolier populaire en Norvège. Il sait ici, à la fin de sa chanson, "ouvrir " comme on le dit en musique. Parfois initiatique, son bouquin apporte des réponses essentielles et les norvégiens semblent avoir bon goût puisque "Du sang sur la neige*" a été un best seller (mais n'est ce pas toujours ce qu'on nous annonce après traduction?) ...

          A lire : oui

          * rien avoir avec le titre français du film de Raoul Walsh "northern pursuit"
          A emprunter en rayon ROMAN POLICIER de la Bibliothèque Couronnes.

          mercredi 2 mars 2011

          Le Droit Du Sang - Friedrich ANI

          "Christophe Aranos est Nigérian et vit depuis trente ans en Allemagne. Il partage la vie d'une Allemande, Natalia Horn, et s'apprête à l'épouser. Il s'occupe de sa fille Lucy avec une bienveillance qui peut sembler un défaut de surveillance car Lucy, bientôt quatorze ans , en pleine révolte, est une vraie terreur.(et donc pénalement responsable de ses actes) car elle est née en Allemagne mais ne jouit pas de la nationalité allemande.
          Tous les témoignages le prouvent : Lucy est dangereuse mais ces témoignages sont ils vraiment dénués d'arrières pensées?
          Le commissaire Tabor Süden, non conformiste et révolté,  évolue au sein de la onzième brigade de police de Munich, en charge des affaires de disparitions et il va croiser par hasard Lucy avant d'avoir à s'occuper de son cas.
          Le roman est bien difficile à suivre au début, malgré ma connaissance des noms allemands et mon attachement à ce pays.
          Mais Le Droit Du Sang m'a aussi dessillé les yeux et m'a rappelé ce que j'avais constaté : les allemands tellement réservés en politique étrangères qu'on peut les jalouser quand notre mentor donne des leçons au monde entier, ces allemands ont bien souvent des idées bien précises quant à la façon dont il faut se conduire en Allemagne et gare à celui qui ne traverse pas dans les clous. Le citpoyen moyen est prompt à donner des leçons de germanie à l'égaré étranger et, là-bas aussi, on connait bien la différence entre tourisme et immigration.
          Lucy est elle aussi coupable et perdue pour l'allemagne qu'on veut bien le dire? S'il est bien difficile pour le lecteur de l'aimer, mérite-t-elle à 14 ans  une expulsion vers un pays d'Afrique qu'elle n'a jamais connu et que ses parents avaient fui?
          Natalia, la copine allemande de Christophe, son père, va-t-elle résister à la pression que lui met la droite nationaliste et réussir à sauver son amour pour cet homme qui lui a ouvert les portes de la tolérance, l'amour vrai, le respect, la fierté?
          Le livre de Friedrich Ani est tout à fait passionnant finalement et c'est un plaisir de voir les problèmes abordés à notre échelle d'être humain moyen sans chercher à nous vanter une société prospère mais inhumaine ou au contraire nous faire croire que les "petits" sont exempts de défauts. L'amour ne suffit pas pour orienter ses enfants vers la vie qui leur conviendra.
          Un roman policier aux grandes qualités documentaires  : il est amusant de voir que l'Allemagne que vivent la plupart des allemands n'est plus celle de Derrick mais encore moins lisible dans les actuelles séries d'action qui s'éloignent rarement d'une version germanisée des séries américaines de bas de gamme.

          Le livre :
          Auteur : Friedrich Ani
              * Collection : SERPENT NOIR
              * Editeur : SERPENT A PLUMES
              * Genre : Thriller
              * Format : 20.50x13.00x0

          L'auteur :
          Selon l'éditeur : Friedrich Ani est né en 1959, fils d’une Allemande et d’un Syrien. Il a travaillé comme reporter spécialisé dans les affaires criminelles avant de se consacrer à l’écriture. Il vit à Münich et écrit des scénarios pour la télévision, notamment pour la série Tatort, et a publié sept livres mettant en scène Tabor Süden, policier décalé, aux réactions bizarres, dont la biographie meurtrie a fait un solitaire un peu inquiétant et terriblement touchant.
          • La revue de presse Sabrina Champenois - Libération
          Friedrich Ani a été l'un des scénaristes de la série télé Tatort. Voilà qui le rend sympathique, et en même temps le date au carbone 14, genre flics à l'ancienne patrouillant en Audi. Pas grand-chose à voir avec son commissaire, Tabor Süden : le cheveu long, le regard absent mais le verbe haut, irrespectueux de la hiérarchie comme des procédures, quasi asocial, Süden est l'alien du service des disparus, à Munich. Il défend Lucy, jeune Noire recherchée pour une soixantaine de délits, notamment des vols avec agression... Le récit progresse au fil de situations, vécues de l'intérieur par les différents protagonistes, pour un réquisitoire contre le racisme et l'intolérance qui évite la moralisation...

          Bibliographie : pour les germanophones car aucun autre livre paru en français.





          Liens de références :


          vendredi 25 juin 2010

          Pour Le Meilleur Et Pour Le Pire, Gunnar STAALESEN, roman

          C'est la Norvège, triste et lugubre comme aime la décrire Gunnar Staalesen dans les aventures de don enqueteur sans le sou Varg Veum.
          Pour Le Meilleur Et Pour Le Pire voit le detective engagé par un enfant qui veut qu'il retrouve son vélo volé par un petit ched de bande d'immeuble. Comme souvent, Varg Veum s'impliquera beaucoup trop dans cette affaire peu gratifiante, s'entichant d'une émouvante maman. L'auteur nous prouvera une fois de plus que les pauvres ne sont pas plus honorables que les nantis.
          Toute une série de bouquins à découvrir et à lire au chaud...

          A lire : oui, au risque d'être séduit.
          A acheter : oui, si on aime le personnage. Une belle collection.

          La série sur http://polars.cottet.org/staalesen/ 
          Ce roman sur http://polar-hardboiled.info/