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samedi 18 juillet 2015

J'ai lu Une disparition inquiétante, Dror MISHANI

Il semble bien hésitant, l'enquêteur Avraham Avraham (sic)que l'auteur a choisi pour porter cette enquête sur la disparition d'un adolescent israélien. Est-ce parce qu'il n'a pas pris au sérieux la maman qui venait déclarer l'absence incompréhensible de son fils depuis le matin? Est-ce pour éviter tout faux-pas ou pour ne blesser personne, n'avancer qu'à coup sûr?

Et quel étrange voisin que Zeev qui ne demande qu'à se confier à Avraham mais que ce dernier néglige... Il affirme avoir tellement de choses à raconter sur ce jeune disparu à qui il donnait des cours d'anglais et qui a cessé de manière étrange de venir le voir.

Avi Avraham de son côté n'est pas très facile à percer à jour : sa solitude assumée, la relation à  ses parents qui habitent son quartier mais qu'il évite, son besoin de moments privilégiés avec sa supérieure hiérarchique qu'il n'arrive pas toujours à combler.
Et quelle lenteur dans les recherches, quelle inorganisation dans l'utilisation des volontaires pour une "battue" où personne ne connait sa mission...

On est bien loin des revendications d'efficacité affichées dans la propagande des séries et autres films se déroulant dans l'état hébreu même si les images remémorées de Hatufim , Tu n'aimeras point, et autres productions donnant au moins l'image des paysages d'Israël et de Gaza. Et tous ces éléments donnent à "Une disparition Inquiétante" de Dror Mishani un charme tout personnel qui peut fait croire au lecteur qu'il n'est pas tout à fait en train de lire un polar. Notre enquêteur, lui, semble même désavoué par son auteur quand la solution apparaitra comme complètement incompatible avec les impressions qu'il avait privilégiées dès le début de son enquête. Mais...
A noter un bon moment sur la vacuité des échanges inter-polices entre polices de différents états (ici Belgique et Israël).

Un excellent roman selon moi, qui garde sa fraicheur et une partie de son mystère même après son dernier chapitre (désolé pour les cartésiens ).

Alain Lacour


 

jeudi 13 mars 2014

J'ai lu 13 hours & 13 heures de Deon Meyer




Je n' ai pas encore réussi à prendre en faute Deon Meyer.
En le lisant en traduction française comme en anglais, ses bouquins sont absolument passionnants et je trouve qu'on ne pense pas assez à cet auteur au moment de s'offrir ou d'offrir un polar.
Plutôt que les bannières  "prix de la police montée" ou "choix des femmes de Bagnolet" et autres conseils de libraires radiodiffusés qui s'extasient sur des bouquins ...euh...bof,  " 7 Jours" ou "Le Pic Du Diable" étaient excellents et je n'ai pas été déçu avec "13 hours" qui se déroule sur...13 heures d'une seule journée, à Capetown en Afrique du Sud.

 

Pitch :
Le gouvernement impose ses nouveaux policiers encore inexpérimentés et le "vieux" Benny Griessel a pour mission de les chapeauter sur deux enquêtes qui apparaissent le même jour : le meurtre d'un producteur connu de musique et une deuxième affaire, le meurtre sanglant d'une jeune américaine ainsi que la fuite de sa  copine dans les rues de la ville, à la recherche d'un abri.
Facile pour une jeune américaine blanche de demander de l'aide dans les quartiers blancs du Cap? Détrompez_vous! Surtout que la jeune fille, poursuivie par un  groupe de mecs armés, semble vouloir éviter l'aide de la police. Les différents enquêteurs sont très bien rendus et Benny Griessel suivi par l'auteur sur plusieurs bouquins est impayable.

Bilan : 
Le bouquin est haletant en ce qui concerne la fuite de la jeune fille qui, heureusement, ne manque pas d'idées. Pour une fois, le lecteur se dit qu'il ne pourrait guère faire mieux qu'elle et souvent moins bien.
Le meurtre du producteur montre comment les anciens blancs tout puissants continuent de tenir à distance et à mépriser les nouveaux détenteurs de la force policière, quelque soit leur couleur.
L'enquêteur est identique à lui même d'un roman à l'autre, malgré ses évolutions, et nous livre notamment une croustillante conversation roublarde qu'il a avec son fils qui veut se lancer dans la musique...
Deon Meyer sait vraiment faire vivre le polar d'investigation.





Conversation entre Griessel et son fils qui veut arrêter le lycée pour faire de la musique

He got into his car, took his cell phone's hands-free kit out of the cubby hole, plugged it in and drove away to Buitengracht and the Nl.
'Hi, Dad.'
'How's it going, Fritz?'
'No, cool, Dad, cool.'
'Six thousand rand for each ou in the band?'
'Yes, Dad. Awesome, and they pay for our meals and accommodation and everything.'
'That's fantastic,' said Griessel.
'I know. A professional musician doesn't need Matric, Dad, I mean, what for, why must I know about the sex life of the snail? Dad, you and Ma must sign this letter, because I'm only eighteen in December.'
'Bring me the letter, then, Fritz.'
'Really, Dad?'
'Sure. A guy doesn't need more than six thousand a month. Let's see, your flat will cost you about two thousand a month ...'
'No, Dad, I'll still stay at home, so ...'
'But you will pay your mother rent, won't you? For laundry and cleaning and the food?'
'You think I should?'
'I don't know, Fritz - what do you think is the right thing to do?'
'Sure, Dad, that sounds right.'
'And you will need a car. Let's say a payment of about two thousand, plus insurance and petrol and services, three, three and a half...'
'No, Dad, Rohan picked up a Ford Bantam for thirty-two. A guy doesn't need a grand car to start with.'
'Where did he get the thirty-two?'
'From his father.'
'And where are you going to get thirty-two from?'
'I... er ...'
'Well, let's say you save two thousand a month for a car, then that's only fifteen months, a year and a half, then you'll have your Bantam, but we are already at expenses of four thousand, and you haven't bought any clothes, or airtime for your phone, strings for your guitar, razor blades, aftershave, deodorant, or taken a chick out for dinner ...'
'We don't call them "chicks" any more, Dad.' But the first signs of understanding crept into his son's voice and the enthusiasm had begun to wane.
'What do you call them?'
'Girls, Dad.'
'When the tour is over, Fritz, where will the next six thousand a month come from?'
'Something will come up.'
'And if it doesn't?'
'Why do you always have to be so negative, Dad? You don't want me to be happy.'
'How can you be happy if you don't have an income?'
'We're going to make a CD. We're going to take the money from the tour and make a CD and then ...'
'But if you use the money from the tour for a CD, what are you going to live on?'
Silence. 'You never let me do anything. A dude can't even dream.'
'I want you to have everything, my son. That's why I am asking these questions.'
No reaction.
'Will you think it over a little, Fritz?'
'Why do I have to know about the sex life of the snail, Dad?'
'That's a whole other argument. Will you think about it?'
A slow and reluctant 'Yeeeaah, sure.'
'OK, we'll talk again.'
'OK, Dad.'
He smiled to himself in the car on the N1. His boy. Just like he was. Lots of plans.
 

jeudi 2 décembre 2010

Miracle à Speedy Motors - Alexander McCALL SMITH

Quand la température en journée ne dépasse pas zéro degré, que l'hiver est attendu dans 3 semaines mais qu'il y a déjà quinze centimètres de neige dehors, il peut être tentant de lire un polar exotique dont la quatrième de couverture mentionne que l'action se déroule au Bostwana.
Après les personnages de David Peace Dans GB 84, j'avais très envie de me nettoyer l'âme et j'étais prèt à suivre une enquêtrice bostwanaise prénommée Precious dont le principal tourment semble être l'attitude étrange de son mari adorable ou les lettres anonymes qui la traitent de grosse mémé alors qu'elle est de constitution "traditionnelle" (Traditionally Built ).
En vérité, nous sommes ici dans la seule agence de détective féminine du Bostwana et ces deux dames ont beaucoup de soucis, s'inquiètant bien souvent davantage de l'affront qu'elles pourraient faire à un suspect si elles se trompaient à son sujet que de récolter des indices.
C'est aussi un véritable plaisir de suivre Mma Makutsi, la secrétaire de l'agence qui tient à se faire appeler "Secrétaire Principale" depuis ses 97/100 obtenus à l'école de secrétariat. Ses préoccupations sont tangibles car les lettres anonymes se moquent de ses grosses lunettes. Devra t elle en changer avant d'épouser Mr Phuti, propriétaire du magasin de meubles (sauf les lits!) ?
Avec ça, les apprentis du garage sont irrévérencieux, les renseignements donnés sont souvent faux et quand on retrouve une personne disparue, on ne sait trop si on doit le déclarer au clien qui la recherche.
Heureusement, les nombreuses "heures du thé" aident nos enquêtrice à la discussion d'où jaillit souvent la lumière, Precious Ramotsve a un peu d'argent de côté sous forme de bétail et les bévues auront aussi leurs bons côtés.On est très loin de Dashiell Hammett  et c'est très bien ainsi.
Le livre refermé, j'avais envie d'être gentil avec l'humanité entière et je pouvais méditer les enseignements de vie de cette héroïne merveilleuse. Très agréable et dépaysant.

A lire :      oui, pour le ses personnages chaleureux et tendres
A acheter  : dans une collection, pourquoi pas.

Le livre : Miracle à Speedy Motors ,2008,(traduit de l'anglais par Élisabeth Kern), éditions 10/18, coll. « Grands détectives » no 4226, Paris, 2009, 252 p., (ISBN 978-2-264-04836-3), (Notice BNF no FRBNF41409120c). 
La collection Bostwanaise de l'auteur : 

Les enquêtes de Mma Ramotswe
Mma Ramotswe
Les Larmes de la girafe
Vague à l'âme au Botswana
Les Mots perdus du Kalahari
La vie comme elle va
En charmante compagnie
1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis
Le bon mari de Zebra Drive
Miracle à Speedy Motors
Vérité et feuilles de thé 

Alexander McCALL SMITH a une collection plus connue se déroulant en Ecosses au "44 Scotland Street" à la manière des "chroniques de San Francisco".


Peu de site en français consacrés à l'auteur :